mardi 4 décembre 2012

Que veut Israël ?




Depuis mon dernier post intitulé "Israël doit maintenant négocier avec les Palestiniens", j'ai lu avec une certaine déception le texte de Victor Perez appelant à un arrêt total des négociations, selon le titre de son texte. Plus précisément, il demande qu'il n'y ait aucune négociation tant que l'AP n'aura pas reconnu qu'Israël est l'Etat du peuple juif. A quoi bon prétendre depuis des années qu'Israël est favorable à des négociations sans conditions pour en poser à présent ? Qu'Israël se reconnaisse lui-même comme Etat du peuple juif, voilà l'essentiel, et non qu'il soit reconnu comme tel par d'autres. Une telle reconnaissance par lui-même suffit à interdire à Israël d'accueillir des "centaines de milliers de Palestiniens" sur son territoire, pour reprendre l'expression inquiétante de V. Perez : il n'est pas question de cela, et c'est justement l'objet de négociations que de préciser le nombre symbolique de Palestiniens qui pourraient retourner sur leur lieu de naissance après qu'ils l'ont fui, et parfois après qu'ils en ont été chassés (ben oui), lors de la guerre défensive et de survie qu'Israël a dû mener à sa naissance contre les pays Arabes.

Plus récemment, l'intervention de Luc Rosenzweig intitulée "Après le vote de l'ONU" m'a également un peu déçu : en quoi le fait que la riposte de Nétanyahou était prévisible la rendrait-elle juste ? Peut-être Rosenzweig a-t-il raison de dire que la zone qui relie Jérusalem et l'implantation de Maale Adoumim était naturellement destinée à être construite par les Israéliens, mais même dans ce cas cela aurait fort bien pu être décidé dans les négociations. 

On souligne avec raison le double discours des dirigeants palestiniens, les compromissions voire la promotion du terrorisme (voir l'hommage il y a deux ans d'Abbas, lui-même auteur d'une thèse de type négationniste faisant référence à Faurisson, au grand mufti allié d'Hitler), et MEMRI et Palwatch témoignent quotidiennement de cette réalité. On se scandalise au passage, et à juste titre, que nos compatriotes ignorent tout de cette réalité, les médias français la gardant consciencieusement dans l'obscurité la plus complète. Mais cela ne date pas d'hier, et cela n'a pas empêché ces dernières années Netanyahou d'affirmer vouloir négocier... Du reste, l'ambassadeur d'Israël en France, convoqué au quai d'Orsay après l'annonce du projet de constructions dans la zone E1, a réaffirmé hier 3 décembre 2012 que son pays était prêt à la négociation sans condition...

Dans ce contexte, j'attendais avec une certaine impatience l'article de la Metula News Agency sur le sujet. On connaît la grande pertinence de nombreux articles publiés par les journalistes de Metula, et l'expression régulière sur le site de la Mena de points de vue aussi opposés que ceux de Guy Millière et de Sami El Soudi pouvait laisser un doute sur ce qu'allait dire Juffa. Il lui aura fallu près de cinq jours pour publier l'article attendu. L'attente en valait la peine, et c'est une condamnation sans appel de la politique du premier ministre israélien que signe Juffa ce mardi 4 décembre 2012.  

samedi 1 décembre 2012

Israël doit maintenant négocier avec les Palestiniens.

Un tweet de Bernard Musicant résume bien le sentiment que les amis d'Israël peuvent éprouver au lendemain du vote de l'AG de l'ONU admettant "la Palestine" comme "Etat" observateur :


On se réveille avec la Palestine nouvel état sans frontières, ni foi, ni loi, ni président reconnu par tous, ni envie de Paix avec Israël ..

Un autre tweet du même auteur précise bien l'inquiétude que l'on peut ressentir devant l'événement :


Sur quelles bases la  ? Charte OLP ? Hamas ? Charia ? Elections libres et démocratiques? Droits de l'Homme ? Accords Oslo ? Etc


S'agissant des accords d'Olso, le gouvernement d'Israël, ses ambassadeurs, ses amis ont souligné que l'initiative unilatérale d'Abbas en constituait une violation, et que les garants de ces accords, dont l'Europe, donc la France, auraient dans ces conditions dû voter contre. L'argument n'est pas négligeable, mais je remarque d'une part que nombre de ceux qui le mettent en avant s'opposaient également aux accords d'Oslo, et d'autre part que le retrait de Gaza décidé par Sharon fût lui-même une initiative unilatérale israélienne.

D'autres rappellent avec raison ce qui est souvent occulté par nos médias, à savoir les appels à la haine anti-israélienne et anti-juives si fréquents dans les médias officiels de l'autorité palestinienne. Mais cette réalité n'a pas empêché hier les Israéliens d'appeler à des négociations directes en vue d'une solution au conflit passant par la création d'un Etat palestinien, on voit mal pourquoi elle constituerait un obstacle supplémentaire aujourd'hui (ce qui n'est pas une raison pour accepter que cette réalité continue d'être occultée). Dans le même ordre d'idées, s'il est normal que l'on mentionne davantage la thèse soutenue par Abbas à Moscou en 1982 dans laquelle, prenant appui sur Faurisson, le nombre de victimes de la Shoah est scandaleusement divisé par six et dans laquelle Abbas accuse les sionistes de complicité avec les nazis, cela ne peut constituer en soi un argument pour ne pas négocier (Abbas a pu changer, et de toute façon les Israéliens veulent négocier, non ?).

R. Prasquier souligne quant à lui que si demain le Hamas prend le contrôle de la Cisjordanie, on se retrouvera avec un groupe terroriste observateur à l'ONU. C'est vrai, mais c'est déjà le cas avec l'Iran et quelques autres.

D'une autre coté, je me souviens que le regretté Gérard Huber, qui nous a quitté il y a un an presque jour pour jour, avait dans l'un de ses derniers articles pris position pour la proposition soutenue à l'époque par Sarkozy d'un tel statut d'observateur à l'AG de l'ONU. Gérard Huber faisait valoir que la dissymétrie juridique entre Israël et l'Autorité Palestinienne pouvait constituer un obstacle en soi à l'obtention d'un accord négocié entre les parties.

De toute façon, et sans surprise, Abbas a maintenant obtenu le statut en question. On ne peut qu'en prendre acte, en souhaitant à partir de la nouvelle situation ainsi créée aller vers la paix. Quelles sont les intentions d'Abbas ? S'agit-il pour lui de poursuivre sur un plan juridique le combat palestinien contre Israël, ou bien, ce qui est une hypothèse parfaitement plausible, d'utiliser ce succès à l'ONU et la revalorisation de son image qui en découle auprès des Palestiniens aussi bien de la Cisjordanie que de Gaza pour conduire son jeune peuple vers une paix négociée avec Israël ?

Or, Abbas s'est dit prêt à négocier. Et même s'il n'est pas évident de comprendre s'il a mis ou non des conditions à ces négociations, tout le monde a entendu son appel. La réponse de Nétanyahou sous forme d'un nouveau projet de logements est totalement désastreuse, ne serait-ce qu'en termes d'image. Londres, qui n'a pas voté pour la motion d'Abbas, appelle aujourd'hui Jérusalem à renoncer à ces nouvelles constructions.

Nétanyahou doit maintenant répondre positivement à la demande de négociation des Palestiniens. Sans condition. S'il ne le faisait pas, il perdrait vraisemblablement une occasion historique de faire la paix.

Accessoirement, il perdrait le soutien de quelques amis sincères d'Israël...




lundi 26 novembre 2012

Quand Albin Michel célèbre un écrivain pro-nazi

Moi je ne l'aurais pas ouvert.

Heureusement, Jérôme Garcin, semble-t-il revenu de sa visite à Lucette Destouchesl'a fait pour nous, et ça donne ça, je cite :

[Patrick Buisson et Lorànt Deutsch] réussissent la prouesse inouïe de raconter la vie du génial Céline, depuis le passage Choiseul de son enfance jusqu'au Meudon de sa vieillesse, en passant par le si joli Montmartre, sans mentionner son soutien à l'Allemagne nazie et son antisémitisme hystérique, sans expliquer les raisons de son exil et sa condamnation à l'indignité nationale.






samedi 24 novembre 2012

Un exemple de falsification : Télérama et l'histoire des Juifs au Maroc


Mohamed Kenbib, historien marocain, professeur à l’université de Rabat, a soutenu en 1994 à l’Université de Paris 1-Sorbonne une thèse de 700 pages consacrée à l'histoire des Juifs au Maroc. Cette thèse est ainsi dénoncée par l'historien Georges Bensoussan :

hélas, trois fois hélas. Ce "monument d'érudition" (sic) est un manquement à toute déontologie du métier d’historien, un travestissement des sources tel qu'à la fin les Juifs du Maroc figurent seuls responsables des malheurs qui les ont frappés.

La thèse de Kenbib a servi de référence unique à l'auteur --- la journaliste Yasmine Youssi --- d'un article publié dans le journal Télérama le 9 mai 2012, un article de pure propagande, où se trouve affirmé que l'antisémitisme était «inconnu au Maroc avant l'ère coloniale », les Juifs y bénéficiant (sic !) du statut de dhimmi.

Le courrier que Bensoussan a adressé à Télérama n'a reçu aucune réponse (on peut le consulter sur le site du CRIF). Face à la propagande et à la bêtise de Télérama, on écoutera avec beaucoup de plaisir, sur le site Akadem, le récit passionnant que Georges Bensoussan fait des recherches qu'il a menées sur l'histoire complexe des Juifs dans les pays arabes :


mercredi 21 novembre 2012

Parano : quand l'AFP se sent visée


Il suffit de lire l'article pour voir que l'AFP n'était pas visée, contrairement à ce qu'affirme le titre de cette brève.



Par contre, ils ont dû faire une erreur, parce qu'ils disent que le rez-de-chaussée de l'immeuble (dont c'était le septième étage, occupé par un centre de renseignement du groupe terroriste, qui était visé) contient un centre commercial.  Chacun sait, grâce aux infos de l'AFP, qu'il ne saurait y avoir de centre commercial à Gaza.

***

L'objectivité incarnée, la preuve, c'est elle qui le dit


Le "Téléphone Sonne" à fond contre Israël, ou quand une émission qui se prétend pluraliste sert la soupe au Hamas



Pour ceux qui s'imaginaient que Philippe Val à la direction de France Inter et Pierre Weill à celle du Téléphone Sonne feraient de cette dernière émission un lieu de débat plus équilibré s'agissant d'Israël, l'émission de ce lundi 19/11/2012 apporte un démenti formel. 


Sur trois invités, deux, Alain Gresh et Julien Salingue, sont des militants dont les points de vue bien connus, systématiquement anti-israéliens, ne résistent pas à une analyse sérieuse, le troisième développant des positions qui, pour être moins radicales, n'en reviennent pas moins à renvoyer dos à dos Nétanyahou et le Hamas (à la manière de Fabius qui a récemment déclaré sur France 2 qu'entre Israël et le Hamas les responsabilités étaient partagées). 


Tu parles d'un pluralisme !

Quant aux auditeurs qui eurent la parole, cela a commencé par un "perroquet" répétant l'analyse inepte de nos éditorialistes quotidiens selon laquelle Netanyahou faisait cette guerre pour se faire élire --- alors que chacun sait sa très confortable avance dans tous les sondages, et que personne n'ignore que le ministre de la défense est travailliste --- cela a continué avec une sympathique militante franco-israélienne de Shalom Archav dont le propos, en direct de Tel-Aviv, pour être émouvant, n'a strictement rien apporté à la compréhension de la situation, et cela a continué avec un militant pro-palestinien de base débitant l'habituel catéchisme anti-israélien sans être contredit par aucun des invités choisis par Pierre Weill, et ainsi de suite jusqu'à la fin de l'émission, pendant que le standard, saturé d'appels, ne pouvait évidemment pas prendre le nôtre ni celui d'aucun des auditeurs qui auraient bien voulu donner quelques arguments en faveur de l'opération d'auto-défense d'Israël... 

France Inter ? Pas la peine d'écouter, c'est toujours la même chose !

PS : le lendemain, j'ai été du moins soulagé de me rendre compte que je n'avais pas été le seul à avoir été choqué par la propagande anti-israélienne de Pierre Weill et de son émission truquée : ici le billet de Luc Rosenzweig sur RCJ à ce sujet.



AUDITEURS INTER




Bonjour,
Merci de l'intérêt que vous portez à France Inter.
Nous avons pris note de votre message et l'avons transmis à la direction et à Pierre Weill.
Bien cordialement,
Henri

Relations Auditeurs
Téléphone 01 56 40 14 14http://www.franceinter.fr/Radio France / France Inter
116 avenue du Président Kennedy
75220 Paris Cedex 16

jeudi 15 novembre 2012

Assimiler le terrorisme à du militantisme constitue un soutien au terrorisme


Le site de France Télévisions publie aujourd'hui 15 novembre 2012 un article signé de l'un de ses rédacteurs réguliers, le journaliste Pierre Magnan (à ne pas confondre avec le romancier du même nom, décédé en avril dernier) de France 2 et France Télévisions, fidèle soutien de son collègue de France 2 dans l'affaire Enderlin.

Le titre de cet article n'est pas en cause, "Gaza : la guerre sur internet et les réseaux sociaux", qui annonce clairement que son sujet concerne un thème bien connu de tout journaliste : celui de ce qu'on appelle souvent "la guerre de l'information", dans laquelle toute la question est de séparer l'information véritable de la propagande mensongère. L'article de France Télévisions prétend faire le point de manière objective et équilibrée sur le sujet annoncé. 

Il s'agit en fait d'un article qui, insidieusement, vise à présenter le terrorisme du Hamas comme une forme de militantisme, comme je vais le montrer bientôt.

Mais avant d'expliquer en quoi l'article de France Télévisions fait cela, je veux dire clairement ceci :

Assimiler le terrorisme à du militantisme 

constitue une forme de soutien au terrorisme.


Et ceci pour la simple raison que dans notre pays, les mots "militants" et "militantismes" sont associés à des formes de combat non violents, qui visent à attirer l'attention d'un maximum de personnes sur une cause dont on veut promouvoir la justesse. 




Ce type d'activité n'a donc clairement rien à voir avec le terrorisme, qui est une activité criminelle qui vise à tuer, à blesser et à effrayer un maximum de personnes innocentes. 

Voici à présent ce qui dans l'article de France Télévisions relève de l'assimilation du terrorisme au militantisme, et par conséquent d'une forme de soutien au terrorisme. 

Pour le journaliste rédacteur de l'article en question, je cite
Le compte Twitter de l'armée israélienne [...] multiplie les tweets [...] informant, pêle-mêle, de l'avancée des opérations, du nombre de roquettes tirées par le Hamas sur Israël, ou décrivant la caractère «terroriste» du Hamas.
Plus loin dans son article, Pierre Magnan remet cela, histoire de marteler la suggestion :
Tsahal publie de nombreuses images dénonçant les «terroristes» du Hamas au moyen d'infographies ou de photos légendées.
Que signifient ici les guillemets autour du mot "terroriste" ? Contrairement à l'usage que je viens d'en faire, il ne s'agit pas pour Magnan de désigner le mot en tant que tel, et s'il s'agit pour lui de souligner le fait qu'il s'agirait d'une citation, il est clair qu'une telle distanciation, cette manière de prendre le terme avec des pincettes --- c'est cela, les guillemets --- suggère un doute quant à la validité du vocable. Pourtant, tout citoyen, même s'il est journaliste à France Télévisions, peut facilement prendre connaissance des actes, des écrits, des paroles, de l'histoire du Hamas qui témoignent clairement de la nature terroriste de ce groupe islamiste armé. Du reste, contrairement à ce que pourrait suggérer les pincettes de notre ami journaliste; Israël n'est pas seul à avoir classé le Hamas comme organisation terroriste, c'est aussi le cas de la France en tant que membre de l'Union Européenne (décision du conseil de l'Europe du 26 janvier 2009), et aussi du Canada et des Etats-Unis.




Plus loin, Pierre Magnan écrit
Toujours sur  YouTube, l'armée israéienne (sic) a posté des vidéos «pédagogiques» expliquant pourquoi Israël «a le droit de se défendre»  ou comment elle entend éviter les victimes civiles lors de ses frappes contre les militants du Hamas à Gaza.
Cette fois, alors même qu'il est en train de citer le point de vue israélien, il n'y a plus de guillemets autour du mot "militants" (moi j'en mets, puisque je parle ici du mot). On obtient ainsi une citation mensongère : l'armée israélienne n'a jamais prétendu frapper des "militants" du Hamas. Du reste, dans notre langue, la phrase de Magnan n'a guère de sens, puisque chez nous les militants sont des civils, alors que sa soi-disant citation oppose les deux notions. En français, ce qui s'oppose à "civil", c'est "militaire", éventuellement "combattant" ou "milicien", mais certainement pas "militant", ni même "activiste" (pour reprendre le terme précédemment à la mode médiatique).

Certes, il est possible que dans ses messages en anglais l'armée israélienne parle de "militants", mais en anglais le terme n'a pas du tout le même sens, puisqu'il désigne des hommes en arme. Dans ses messages en français, le terme utilisé par l'armé israélienne pour désigner ces criminels est le mot "terroriste".

En mettant en doute, par ses guillemets, le caractère terroriste des miliciens palestiniens et autres lanceurs de missiles ciblant les populations civiles israéliennes et prenant en otage la population civile de la bande de Gaza, et en validant, par l'absence de guillemets, le terme "militant", le journaliste de France Télévisions vise clairement à suggérer que les dits miliciens ne seraient pas des terroristes mais des militants, et que leur activité criminelle ne serait pas du terrorisme mais du militantisme.

Cela constitue une façon de soutenir l'activité terroriste du groupe islamiste, et cela est absolument scandaleux.

Dans la conclusion de son article, Magnan commence par regretter que l'avalanche de "tweets militants" rende difficile de repérer des messages plus informatifs "comme ceux du correspondant de France Télévisions en Israël, Charles Enderlin"

Notons au passage que Magnan rend compte également de l'activité du Hamas en terme de réseaux sociaux, de la façon suivante :
Sur ce compte, le Hamas communique également sur ses actions et affiche par ailleurs des photos insoutenables d'enfants victimes (mais à la provenance et à la date invérifiables). 
Cette fois, le rédacteur de France Télévisions ne parle plus de propagande mais utilise le mot neutre "communiquer" sans correctif (une concession à l'usage imposé par la pub ?). Et l'on aurait bien aimé que la réflexion qui l'a conduit à donner cette précision bien venue sur l'invérifiabilité de la provenance et de la date des photos publiées par le Hamas eût commencé avant l'affaire Enderlin, cela lui aurait peut-être évité de faire partie en juin 2008 des premiers signataires d'un texte corporatiste et militant de soutien au dit Enderlin qui commence par affirmer que "Mohammed al-Doura, 12 ans [a été] tué par des tirs venus de la position israélienne, le 30 septembre 2000, dans la bande de Gaza" avant qu'Enderlin lui-même, sur son blog, le 23 septembre 2008, souligne la crédibilité de ceux qui contestent son affirmation initiale du 30 septembre 2000, je cite Enderlin : 
"nous nous sommes engagés à diffuser toute information crédible et vérifiée sur cette affaire. C’est ainsi que j’ai diffusé deux sujets dans des 20h en novembre 2000 sur la conférence de presse du général Yom Tov Samia pour qui: « la probabilité que Mohammed a Dura a été tué par des balles palestiniennes était plus forte que la probabilité qu’il a été tué par des balles israéliennes » 
Finalement, France Télévisions regrette, sous la plume de Pierre Magnan, que les messages "plus analytiques" d'Alain Gresh (dans le genre militant, en voilà un qui se pose-là !), et Magnan de citer ce tweet : 
Gaza, le commandant du Hamas tué par Israël assurait en fait que la trêve avec Israël « tienne ».
Tu parles d'un éclairage : la trêve avec Israël ne tenait pas, justement, tout le monde a pu le constater, et le chef terroriste dont l'élimination a marqué le début des opérations israéliennes de légitime défense était, entre autre titre "de gloire", celui qui avait planifié la prise en otage du jeune Gilad Shalit dont France Télévisions s'est évertuée pendant des années, sauf la dernière de la période concernée, à gommer qu'il disposait aussi de la nationalité française (comme s'il appartenait aux journalistes de décider, parmi les possesseurs de la nationalité française, qui est un "vrai français" et qui ne l'est pas).

***

Alors soyons juste. France Télévisions n'est pas seule à vouloir faire passer les terroristes du Hamas pour des militants. Citons deux dépêches parmi beaucoup d'autres :
http://tempsreel.nouvelobs.comCréé le 11-11-2012 à 12h10 - Mis à jour à 23h31
JERUSALEM (Sipa-AP)
Après un regain de violences ce week-end, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'est dit prêt dimanche à frapper la Bande de Gaza encore plus fort si les militants palestiniens ne mettaient pas fin à leurs attaques sur l'Etat hébreu.

Evidemment, Netanyahou n'a jamais parlé de militants, en tout cas pas au sens de ce terme en français, mais de terroristes. A noter à propos de la déclaration en question que France 24 en a rendu compte dans son journal de 13h du 11 novembre 2012 en prétendant que Nétanyahou avait déclaré que Tel Aviv était prêt à l'escalade. Là encore une déformation des propos tenus, puisque Nétanyahou n'a évidemment pas désigné Israël par "Tel Aviv". Je ne sais toujours pas au nom de quoi France 24 s'imagine pouvoir décider que Tel Aviv serait la capitale d'Israël, alors que, comme chacun sait, ce n'est pas là la capitale que s'est choisie l'Etat du peuple juif. Et je ne le sais pas pour la raison suivante : France 24, pas davantage qu'aucun des médias contactés par votre serviteur, ne réponds à mes messages.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 14.11.2012 à 15h47 • Mis à jour le 15.11.2012 à 07h49
Israël menait jeudi 15 novembre un deuxième jour d'offensive contre les groupes armés dans la bande de Gaza. Une frappe aérienne a provoqué la mort de trois militants palestiniens, a-t-on appris de sources médicales.


***

Finalement, la principale avancée notable en terme de représentation valide de la situation dans les dépêches de nos médias me semble être celle relative à la désignation du terroriste Ahmad Jaabari comme "chef militaire du Hamas". A relire la citation suivante du propagandiste pro-Hamas que nos médias, à commencer par France Inter, ont célébré durant plus d'un an (jusqu'au flop réjouissant de son "spectacle" récent, nécessairement navrant, au Théatre de la Ville sous la bannière de Libération),  on se dit malgré tout qu'on a fait un peu de chemin, je cite :

il n’y a pas de militaires, il n’y a que des civils à Gaza - des militants peut-être, mais sûrement pas une armée.

Stéphane Hessel,

PS : message à Courrier International


Bradley Burston a écrit dans son article du Haaretz, je cite la version en anglais :

"Pressed by a broad coalition of Gaza militants to retaliate and exact revenge, Hamas could order the launch of the Iranian-developed Fajr-5 missile, straight north."


"Pressé par une vaste coalition de militants de Gaza qui réclament vengeance et représailles, le mouvement pourrait ordonner le tir de missiles Fajr-5 développés par l'Iran, droit sur le Nord."

Cette traduction de l'anglais "militant" par le français "militant", pour être très fréquente ces jours-ci, n'en est pas moins indigne. N'importe quel étudiant de première année sait, ou devrait savoir, qu'il s'agit là d'un faux-ami : "militant" en anglais désigne couramment des hommes armés, des miliciens, des combattants, éventuellement des terroristes --- comme c'est le cas ici, s'agissant de ceux qui appellent à bombarder la population civile d'Israël --- alors qu'en français "militant" désigne celui qui se livre au militantisme, activité non-violente visant à attirer les gens sur la justesse d'une cause, et non à assassiner, blesser et effrayer une population civile !


mardi 13 novembre 2012

Une journaliste de France 24 décide que Tel Aviv est la capitale d'Israël.

Je n'ai eu aucune réponse à cette lettre adressée à la journaliste de France 24 concernée :

Chère madame,

Au cours du journal de 13h de France 24 du 11 novembre 2012, vous avez affirmé, je vous cite, que "le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou affirme que Tel Aviv est prêt à l'escalade".

Je suis très étonné de votre affirmation. Selon toutes les sources, le premier ministre israélien n'a jamais parlé de Tel Aviv dans sa déclaration. Il a dit : ""Le monde doit comprendre qu'Israël ne restera pas sans rien faire face aux tentatives de nous attaquer. Nous sommes prêts à l'escalade". Du reste, pourquoi aurait-il parlé de Tel Aviv puisque les Israéliens considèrent que leur capitale est Jérusalem, et non Tel Aviv.

Merci de votre réponse,

Anatole Zed

lundi 4 juin 2012

Pour Le Monde, l'ensemble de la classe politique juive israélienne est d'extrême-droite


Envoyé au médiateur du Monde :

Monsieur le médiateur du journal Le Monde,


Faisant le portrait de la députée arabe israélienne Haneen Zoabi, Le Monde (27 et 28 mai 2012) affirme en titre que « l’extrême-droite israélienne » veut exclure Mme Zoabi de la Knesset  mais la lecture de l’article indique que 100 députés sur 120 souhaitent cette exclusion.

On conclut du choix de ses titres que, pour la rédaction de Le Monde, l’ensemble de la classe politique israélienne juive serait d’extrême droite ! 

Cette désinformation permet sans doute de rendre Mme Zoabi plutôt sympathique aux yeux du lecteur, et "crédibles" ses affirmations, rapportées mais non discutées par le journaliste Zecchini, selon lesquelles il y a aurait en Israël je ne sais quel « appartheid » ...

Merci de corriger auprès de vos lecteurs,

A. Zed




Pour info, depuis les élections de 2009, la Knesset est composée ainsi :

Kadima : 28,
Likud :27,
Yisrael Beiteinu : 15,
Travaillistes : 13,
petits partis religieux : 12,
Shas : 11,
partis arabes : 7,
Hadash (pro-palestinien) : 4,
Meretz : 3.




lundi 9 janvier 2012

Attribution arbitraire de capitale

Un usage bien établi consiste à désigner l'action et la communication d'un Etat en les référant au nom de sa capitale : "Paris a précisé que...",  "Washington a décidé de..."

Or, de nombreux journalistes, encore récemment sur France 24 par exemple, où mon commentaire courtois à ce sujet a été purement et simplement censuré, désignent l'action du gouvernement israélien en la référant à "Tel Aviv".

Mais qui a décidé que la capitale d'Israël était Tel Aviv ? Certainement pas Israël ! Or, personne ne peut décider à la place d'un Etat quelle est sa capitale.

Certes, la centralité politique et religieuse de Jérusalem pour les Juifs de l'antiquité, la place qu'elle occupe depuis dans leur coeur et dans leurs prières, aussi essentielles soient-elles, n'auraient pas suffi à elles seules à asseoir la légitimité du choix de Jérusalem unifiée comme capitale d'Israël, car on ne peut a priori nier les aspirations également légitimes d'autres peuples qui depuis des siècles vivent eux aussi dans cette région. 

Néanmoins, avant 1967, à une époque où aucune occupation n'est reprochée à Israël, le choix par cet Etat de la seule Jérusalem-ouest comme capitale ne pouvait en droit lui être contesté. L'ONU a fait des recommandations contraires, mais il est clair que les Israéliens n'avaient aucune obligation à suivre de telles recommandations s'agissant de choix internes portant sur l'organisation d'un territoire internationalement reconnu comme israélien.

A cette époque, entre 1949 et 1967, le comportement scandaleux des Jordaniens, détruisant les synagogues de la vieille ville de Jérusalem, profanant l'antique cimetière juif du Mont des Oliviers, interdisant aux Juifs l'accès au "mur des lamentations" pour finalement, en 1967, préparer avec d'autres pays arabes une guerre visant à la destruction de l'Etat d'Israel a finalement rendu légitime qu'au lendemain de la victoire d'Israël celui-ci décide de réunifier Jérusalem et d'en faire sa capitale. Depuis, la liberté de culte est assurée pour les pratiquant des trois religions, et tous les sondages montrent qu'une majorité de Palestiniens israéliens de Jérusalem préfèrent garder la citoyenneté israélienne plutôt que de devenir un jour citoyens d'un futur Etat palestinien. 

Ainsi, soulignons-le encore une fois, la légitimité israélienne sur Jérusalem est donc bien le produit de plusieurs facteurs : non seulement l'antiquité juive, la religion juive et le sentiment juif quant à Jérusalem, mais aussi et surtout, car les raisons précédentes  n'auraient pas été suffisantes, l'histoire qui, de la création d'Israël à la guerre des Six Jours en 1967, aura finalement conduit à la proclamation par Israël de Jérusalem unifiée comme sa capitale.

Une fois qu'on a dit cela, le fait est que la plupart des pays, du fait de la contestation par les Arabes palestiniens de cette situation et de la poursuite du conflit, ont décidé de ne pas reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. On peut le regretter, on peut comprendre que certains s'en réjouissent, mais de toute façon c'est un fait. Dans ces conditions, on peut comprendre qu'un journaliste français (par exemple) se trouve embarrassé pour désigner la capitale d'Israël. Or, la solution est dans ce cas assez simple : il lui suffit de dire "Israël a décidé de...". 

Ce qui par contre est totalement incompréhensible est qu'il décide de son propre chef de dire "Tel Aviv a décidé de...". En effet, au nom de quoi déciderait-il d'attribuer à un Etat une capitale que celui-ci ne se serait pas lui-même choisi ? Il y a des ambassades à Tel Aviv, mais il y en a aussi dans d'autres villes, ce n'est de toute façon pas un critère suffisant. Ceux qui, comme on le fait ordinairement à Ramallah ou à Gaza, refusent de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, eh bien, c'est leur affaire, mais rien ne les autorise à désigner arbitrairement Tel Aviv comme étant cette capitale.