lundi 26 novembre 2012

Quand Albin Michel célèbre un écrivain pro-nazi

Moi je ne l'aurais pas ouvert.

Heureusement, Jérôme Garcin, semble-t-il revenu de sa visite à Lucette Destouchesl'a fait pour nous, et ça donne ça, je cite :

[Patrick Buisson et Lorànt Deutsch] réussissent la prouesse inouïe de raconter la vie du génial Céline, depuis le passage Choiseul de son enfance jusqu'au Meudon de sa vieillesse, en passant par le si joli Montmartre, sans mentionner son soutien à l'Allemagne nazie et son antisémitisme hystérique, sans expliquer les raisons de son exil et sa condamnation à l'indignité nationale.






samedi 24 novembre 2012

Un exemple de falsification : Télérama et l'histoire des Juifs au Maroc


Mohamed Kenbib, historien marocain, professeur à l’université de Rabat, a soutenu en 1994 à l’Université de Paris 1-Sorbonne une thèse de 700 pages consacrée à l'histoire des Juifs au Maroc. Cette thèse est ainsi dénoncée par l'historien Georges Bensoussan :

hélas, trois fois hélas. Ce "monument d'érudition" (sic) est un manquement à toute déontologie du métier d’historien, un travestissement des sources tel qu'à la fin les Juifs du Maroc figurent seuls responsables des malheurs qui les ont frappés.

La thèse de Kenbib a servi de référence unique à l'auteur --- la journaliste Yasmine Youssi --- d'un article publié dans le journal Télérama le 9 mai 2012, un article de pure propagande, où se trouve affirmé que l'antisémitisme était «inconnu au Maroc avant l'ère coloniale », les Juifs y bénéficiant (sic !) du statut de dhimmi.

Le courrier que Bensoussan a adressé à Télérama n'a reçu aucune réponse (on peut le consulter sur le site du CRIF). Face à la propagande et à la bêtise de Télérama, on écoutera avec beaucoup de plaisir, sur le site Akadem, le récit passionnant que Georges Bensoussan fait des recherches qu'il a menées sur l'histoire complexe des Juifs dans les pays arabes :


mercredi 21 novembre 2012

Parano : quand l'AFP se sent visée


Il suffit de lire l'article pour voir que l'AFP n'était pas visée, contrairement à ce qu'affirme le titre de cette brève.



Par contre, ils ont dû faire une erreur, parce qu'ils disent que le rez-de-chaussée de l'immeuble (dont c'était le septième étage, occupé par un centre de renseignement du groupe terroriste, qui était visé) contient un centre commercial.  Chacun sait, grâce aux infos de l'AFP, qu'il ne saurait y avoir de centre commercial à Gaza.

***

L'objectivité incarnée, la preuve, c'est elle qui le dit


Le "Téléphone Sonne" à fond contre Israël, ou quand une émission qui se prétend pluraliste sert la soupe au Hamas



Pour ceux qui s'imaginaient que Philippe Val à la direction de France Inter et Pierre Weill à celle du Téléphone Sonne feraient de cette dernière émission un lieu de débat plus équilibré s'agissant d'Israël, l'émission de ce lundi 19/11/2012 apporte un démenti formel. 


Sur trois invités, deux, Alain Gresh et Julien Salingue, sont des militants dont les points de vue bien connus, systématiquement anti-israéliens, ne résistent pas à une analyse sérieuse, le troisième développant des positions qui, pour être moins radicales, n'en reviennent pas moins à renvoyer dos à dos Nétanyahou et le Hamas (à la manière de Fabius qui a récemment déclaré sur France 2 qu'entre Israël et le Hamas les responsabilités étaient partagées). 


Tu parles d'un pluralisme !

Quant aux auditeurs qui eurent la parole, cela a commencé par un "perroquet" répétant l'analyse inepte de nos éditorialistes quotidiens selon laquelle Netanyahou faisait cette guerre pour se faire élire --- alors que chacun sait sa très confortable avance dans tous les sondages, et que personne n'ignore que le ministre de la défense est travailliste --- cela a continué avec une sympathique militante franco-israélienne de Shalom Archav dont le propos, en direct de Tel-Aviv, pour être émouvant, n'a strictement rien apporté à la compréhension de la situation, et cela a continué avec un militant pro-palestinien de base débitant l'habituel catéchisme anti-israélien sans être contredit par aucun des invités choisis par Pierre Weill, et ainsi de suite jusqu'à la fin de l'émission, pendant que le standard, saturé d'appels, ne pouvait évidemment pas prendre le nôtre ni celui d'aucun des auditeurs qui auraient bien voulu donner quelques arguments en faveur de l'opération d'auto-défense d'Israël... 

France Inter ? Pas la peine d'écouter, c'est toujours la même chose !

PS : le lendemain, j'ai été du moins soulagé de me rendre compte que je n'avais pas été le seul à avoir été choqué par la propagande anti-israélienne de Pierre Weill et de son émission truquée : ici le billet de Luc Rosenzweig sur RCJ à ce sujet.



AUDITEURS INTER




Bonjour,
Merci de l'intérêt que vous portez à France Inter.
Nous avons pris note de votre message et l'avons transmis à la direction et à Pierre Weill.
Bien cordialement,
Henri

Relations Auditeurs
Téléphone 01 56 40 14 14http://www.franceinter.fr/Radio France / France Inter
116 avenue du Président Kennedy
75220 Paris Cedex 16

jeudi 15 novembre 2012

Assimiler le terrorisme à du militantisme constitue un soutien au terrorisme


Le site de France Télévisions publie aujourd'hui 15 novembre 2012 un article signé de l'un de ses rédacteurs réguliers, le journaliste Pierre Magnan (à ne pas confondre avec le romancier du même nom, décédé en avril dernier) de France 2 et France Télévisions, fidèle soutien de son collègue de France 2 dans l'affaire Enderlin.

Le titre de cet article n'est pas en cause, "Gaza : la guerre sur internet et les réseaux sociaux", qui annonce clairement que son sujet concerne un thème bien connu de tout journaliste : celui de ce qu'on appelle souvent "la guerre de l'information", dans laquelle toute la question est de séparer l'information véritable de la propagande mensongère. L'article de France Télévisions prétend faire le point de manière objective et équilibrée sur le sujet annoncé. 

Il s'agit en fait d'un article qui, insidieusement, vise à présenter le terrorisme du Hamas comme une forme de militantisme, comme je vais le montrer bientôt.

Mais avant d'expliquer en quoi l'article de France Télévisions fait cela, je veux dire clairement ceci :

Assimiler le terrorisme à du militantisme 

constitue une forme de soutien au terrorisme.


Et ceci pour la simple raison que dans notre pays, les mots "militants" et "militantismes" sont associés à des formes de combat non violents, qui visent à attirer l'attention d'un maximum de personnes sur une cause dont on veut promouvoir la justesse. 




Ce type d'activité n'a donc clairement rien à voir avec le terrorisme, qui est une activité criminelle qui vise à tuer, à blesser et à effrayer un maximum de personnes innocentes. 

Voici à présent ce qui dans l'article de France Télévisions relève de l'assimilation du terrorisme au militantisme, et par conséquent d'une forme de soutien au terrorisme. 

Pour le journaliste rédacteur de l'article en question, je cite
Le compte Twitter de l'armée israélienne [...] multiplie les tweets [...] informant, pêle-mêle, de l'avancée des opérations, du nombre de roquettes tirées par le Hamas sur Israël, ou décrivant la caractère «terroriste» du Hamas.
Plus loin dans son article, Pierre Magnan remet cela, histoire de marteler la suggestion :
Tsahal publie de nombreuses images dénonçant les «terroristes» du Hamas au moyen d'infographies ou de photos légendées.
Que signifient ici les guillemets autour du mot "terroriste" ? Contrairement à l'usage que je viens d'en faire, il ne s'agit pas pour Magnan de désigner le mot en tant que tel, et s'il s'agit pour lui de souligner le fait qu'il s'agirait d'une citation, il est clair qu'une telle distanciation, cette manière de prendre le terme avec des pincettes --- c'est cela, les guillemets --- suggère un doute quant à la validité du vocable. Pourtant, tout citoyen, même s'il est journaliste à France Télévisions, peut facilement prendre connaissance des actes, des écrits, des paroles, de l'histoire du Hamas qui témoignent clairement de la nature terroriste de ce groupe islamiste armé. Du reste, contrairement à ce que pourrait suggérer les pincettes de notre ami journaliste; Israël n'est pas seul à avoir classé le Hamas comme organisation terroriste, c'est aussi le cas de la France en tant que membre de l'Union Européenne (décision du conseil de l'Europe du 26 janvier 2009), et aussi du Canada et des Etats-Unis.




Plus loin, Pierre Magnan écrit
Toujours sur  YouTube, l'armée israéienne (sic) a posté des vidéos «pédagogiques» expliquant pourquoi Israël «a le droit de se défendre»  ou comment elle entend éviter les victimes civiles lors de ses frappes contre les militants du Hamas à Gaza.
Cette fois, alors même qu'il est en train de citer le point de vue israélien, il n'y a plus de guillemets autour du mot "militants" (moi j'en mets, puisque je parle ici du mot). On obtient ainsi une citation mensongère : l'armée israélienne n'a jamais prétendu frapper des "militants" du Hamas. Du reste, dans notre langue, la phrase de Magnan n'a guère de sens, puisque chez nous les militants sont des civils, alors que sa soi-disant citation oppose les deux notions. En français, ce qui s'oppose à "civil", c'est "militaire", éventuellement "combattant" ou "milicien", mais certainement pas "militant", ni même "activiste" (pour reprendre le terme précédemment à la mode médiatique).

Certes, il est possible que dans ses messages en anglais l'armée israélienne parle de "militants", mais en anglais le terme n'a pas du tout le même sens, puisqu'il désigne des hommes en arme. Dans ses messages en français, le terme utilisé par l'armé israélienne pour désigner ces criminels est le mot "terroriste".

En mettant en doute, par ses guillemets, le caractère terroriste des miliciens palestiniens et autres lanceurs de missiles ciblant les populations civiles israéliennes et prenant en otage la population civile de la bande de Gaza, et en validant, par l'absence de guillemets, le terme "militant", le journaliste de France Télévisions vise clairement à suggérer que les dits miliciens ne seraient pas des terroristes mais des militants, et que leur activité criminelle ne serait pas du terrorisme mais du militantisme.

Cela constitue une façon de soutenir l'activité terroriste du groupe islamiste, et cela est absolument scandaleux.

Dans la conclusion de son article, Magnan commence par regretter que l'avalanche de "tweets militants" rende difficile de repérer des messages plus informatifs "comme ceux du correspondant de France Télévisions en Israël, Charles Enderlin"

Notons au passage que Magnan rend compte également de l'activité du Hamas en terme de réseaux sociaux, de la façon suivante :
Sur ce compte, le Hamas communique également sur ses actions et affiche par ailleurs des photos insoutenables d'enfants victimes (mais à la provenance et à la date invérifiables). 
Cette fois, le rédacteur de France Télévisions ne parle plus de propagande mais utilise le mot neutre "communiquer" sans correctif (une concession à l'usage imposé par la pub ?). Et l'on aurait bien aimé que la réflexion qui l'a conduit à donner cette précision bien venue sur l'invérifiabilité de la provenance et de la date des photos publiées par le Hamas eût commencé avant l'affaire Enderlin, cela lui aurait peut-être évité de faire partie en juin 2008 des premiers signataires d'un texte corporatiste et militant de soutien au dit Enderlin qui commence par affirmer que "Mohammed al-Doura, 12 ans [a été] tué par des tirs venus de la position israélienne, le 30 septembre 2000, dans la bande de Gaza" avant qu'Enderlin lui-même, sur son blog, le 23 septembre 2008, souligne la crédibilité de ceux qui contestent son affirmation initiale du 30 septembre 2000, je cite Enderlin : 
"nous nous sommes engagés à diffuser toute information crédible et vérifiée sur cette affaire. C’est ainsi que j’ai diffusé deux sujets dans des 20h en novembre 2000 sur la conférence de presse du général Yom Tov Samia pour qui: « la probabilité que Mohammed a Dura a été tué par des balles palestiniennes était plus forte que la probabilité qu’il a été tué par des balles israéliennes » 
Finalement, France Télévisions regrette, sous la plume de Pierre Magnan, que les messages "plus analytiques" d'Alain Gresh (dans le genre militant, en voilà un qui se pose-là !), et Magnan de citer ce tweet : 
Gaza, le commandant du Hamas tué par Israël assurait en fait que la trêve avec Israël « tienne ».
Tu parles d'un éclairage : la trêve avec Israël ne tenait pas, justement, tout le monde a pu le constater, et le chef terroriste dont l'élimination a marqué le début des opérations israéliennes de légitime défense était, entre autre titre "de gloire", celui qui avait planifié la prise en otage du jeune Gilad Shalit dont France Télévisions s'est évertuée pendant des années, sauf la dernière de la période concernée, à gommer qu'il disposait aussi de la nationalité française (comme s'il appartenait aux journalistes de décider, parmi les possesseurs de la nationalité française, qui est un "vrai français" et qui ne l'est pas).

***

Alors soyons juste. France Télévisions n'est pas seule à vouloir faire passer les terroristes du Hamas pour des militants. Citons deux dépêches parmi beaucoup d'autres :
http://tempsreel.nouvelobs.comCréé le 11-11-2012 à 12h10 - Mis à jour à 23h31
JERUSALEM (Sipa-AP)
Après un regain de violences ce week-end, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'est dit prêt dimanche à frapper la Bande de Gaza encore plus fort si les militants palestiniens ne mettaient pas fin à leurs attaques sur l'Etat hébreu.

Evidemment, Netanyahou n'a jamais parlé de militants, en tout cas pas au sens de ce terme en français, mais de terroristes. A noter à propos de la déclaration en question que France 24 en a rendu compte dans son journal de 13h du 11 novembre 2012 en prétendant que Nétanyahou avait déclaré que Tel Aviv était prêt à l'escalade. Là encore une déformation des propos tenus, puisque Nétanyahou n'a évidemment pas désigné Israël par "Tel Aviv". Je ne sais toujours pas au nom de quoi France 24 s'imagine pouvoir décider que Tel Aviv serait la capitale d'Israël, alors que, comme chacun sait, ce n'est pas là la capitale que s'est choisie l'Etat du peuple juif. Et je ne le sais pas pour la raison suivante : France 24, pas davantage qu'aucun des médias contactés par votre serviteur, ne réponds à mes messages.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 14.11.2012 à 15h47 • Mis à jour le 15.11.2012 à 07h49
Israël menait jeudi 15 novembre un deuxième jour d'offensive contre les groupes armés dans la bande de Gaza. Une frappe aérienne a provoqué la mort de trois militants palestiniens, a-t-on appris de sources médicales.


***

Finalement, la principale avancée notable en terme de représentation valide de la situation dans les dépêches de nos médias me semble être celle relative à la désignation du terroriste Ahmad Jaabari comme "chef militaire du Hamas". A relire la citation suivante du propagandiste pro-Hamas que nos médias, à commencer par France Inter, ont célébré durant plus d'un an (jusqu'au flop réjouissant de son "spectacle" récent, nécessairement navrant, au Théatre de la Ville sous la bannière de Libération),  on se dit malgré tout qu'on a fait un peu de chemin, je cite :

il n’y a pas de militaires, il n’y a que des civils à Gaza - des militants peut-être, mais sûrement pas une armée.

Stéphane Hessel,

PS : message à Courrier International


Bradley Burston a écrit dans son article du Haaretz, je cite la version en anglais :

"Pressed by a broad coalition of Gaza militants to retaliate and exact revenge, Hamas could order the launch of the Iranian-developed Fajr-5 missile, straight north."


"Pressé par une vaste coalition de militants de Gaza qui réclament vengeance et représailles, le mouvement pourrait ordonner le tir de missiles Fajr-5 développés par l'Iran, droit sur le Nord."

Cette traduction de l'anglais "militant" par le français "militant", pour être très fréquente ces jours-ci, n'en est pas moins indigne. N'importe quel étudiant de première année sait, ou devrait savoir, qu'il s'agit là d'un faux-ami : "militant" en anglais désigne couramment des hommes armés, des miliciens, des combattants, éventuellement des terroristes --- comme c'est le cas ici, s'agissant de ceux qui appellent à bombarder la population civile d'Israël --- alors qu'en français "militant" désigne celui qui se livre au militantisme, activité non-violente visant à attirer les gens sur la justesse d'une cause, et non à assassiner, blesser et effrayer une population civile !


mardi 13 novembre 2012

Une journaliste de France 24 décide que Tel Aviv est la capitale d'Israël.

Je n'ai eu aucune réponse à cette lettre adressée à la journaliste de France 24 concernée :

Chère madame,

Au cours du journal de 13h de France 24 du 11 novembre 2012, vous avez affirmé, je vous cite, que "le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou affirme que Tel Aviv est prêt à l'escalade".

Je suis très étonné de votre affirmation. Selon toutes les sources, le premier ministre israélien n'a jamais parlé de Tel Aviv dans sa déclaration. Il a dit : ""Le monde doit comprendre qu'Israël ne restera pas sans rien faire face aux tentatives de nous attaquer. Nous sommes prêts à l'escalade". Du reste, pourquoi aurait-il parlé de Tel Aviv puisque les Israéliens considèrent que leur capitale est Jérusalem, et non Tel Aviv.

Merci de votre réponse,

Anatole Zed