jeudi 24 janvier 2008

Expressions choisies

Un article de Reuters repruit sur le site du jounal Le Monde est intitulé :

Israël dit vouloir se laver les mains du sort de Gaza

24.01.08 | 17h53


Or, je cite le site Expressions : "S'en laver les mains" est une expression qui fait référence au comportement de Ponce Pilate, Préfet d'une province romaine au moment de la crucifixion de Jésus et décrit dans la Bible. Ce passage raconte que les juifs auraient conduit le Christ devant Ponce Pilate en le présentant comme un rebelle très dangereux.


Autre expression récemment employée au Monde, le 22 janvier dernier, par M. Bôle-Richard, la comparaison de Gaza à "un four".

A rapprocher de l'affirmation d'Anthony Bellanger dans sa chronique sur France Culture le 2 décembre 2007, selon laquelle Gaza est l'une des régions du monde les plus "concentrées".

Ce n'est pas une découverte, la propagande est souvent subliminale... ce qui ne veut pas dire qu'elle soit toujours très subtile...


Le "Conseil contre les droits de l'Homme" réprimande Israël

A défaut d'une condamnation par le conseil de Sécurité, Israël aura tout de même recueilli quelque réprimande du "Conseil des droits de l'homme".

Rappelons à cette occasion que, de même que les "démocraties populaires" n'étaient ni démocratiques, ni populaires, le "Conseil des droits de l'homme" travaille surtout à blanchir des pays qui ne les respectent pas (cette institution de l'ONU, ce sont des pays comme l' Arabie Saoudite, le Cameroun, la Chine, Cuba, le Gabon, la Russie, etc.) et à salir sans relâche un et un seul pays, objet de leur obsessions.

Ainsi, en 2006, 100% des sept résolutions du conseil des droits de l'homme visaient Israël.

Aucune pour le Congo, le Soudan, la Corée du Nord, etc...

Ces résolutions sont appuyées par des propos diffamatoires, du genre de ceux de Jean Ziegler, le cofondateur du "prix Kadhafi des droits de l'homme" (sic !), qui affirmait le 4 octobre 2006, je cite : « Un certain nombre de massacres délibérés des populations civiles ont été perpétrés par Israël », les accusations diffamatoires contre Israël de "génocide" (!) étant d'ailleurs monnaie courante au CDH.

Rappelons l'engagement de Rama Yade, le 11 novembre 2007 sur RCJ, à se rendre devant le Conseil des Droits de l'Homme, pour y faire entendre ce message de la France : " Le Conseil des Droits de l'Homme ce n'est pas un lieu pour cogner un pays en permanence".

Une bonne nouvelle : le Canada a décidé aujourd'hui de ne pas participer à Durban 2009. On attend une position aussi claire de la France.

mercredi 23 janvier 2008

Tahar Ben Jelloun, expert

Au début de l'émission "Ce soir ou jamais" sur France 3 du 22 janvier 2008, le grand écrivain Tahar Ben Jelloun enfile les perles.

Selon lui, "Bush fait ce qu'il veut.... Ce que fait l'Amérique en Irak : c'est tous les jours que des civils sont assassinés par milliers".

Tahar Ben Jelloun ne dit absolument pas que la quasi-totalité des crimes atroces commis en Irak le sont par les terroristes sunnites (Al Quaeda) et chiites (pro-iraniens). Il dit encore moins que depuis six mois le nombre de ces attentats terroristes a beaucoup diminué grâce à l'action conjointe des forces irakiennes et américaines pour réduire les groupes terroristes. Non, ce qu'il affirme, sans être contredit par personne sur le plateau, c'est que les Américains assassinent quotidiennement des milliers de civils en Irak. On constate que M. Tahar Ben Jelloun cherche à protéger les assassins en attribuant leurs crimes à ceux qui les combattent.

Encore plus tôt, dans la même émission, Ben Jelloun affirme qu'il est inutile d'aller dans les banlieues pour savoir ce qui s'y passe, que cela fait trente ans qu'on a dit et redit les choses, à savoir que la banlieue est un immense problème, etc...

Il faut dire qu'il s'y connaît, Ben Jelloun, en problèmes de sociétés.

Ainsi, à propos de la question de l'antisémitisme chez les maghrébins, Ben Jelloun répond le 14 mars 2002 aux questions d'un journaliste pour le journal pour adolescents Les clés de l'actualité. Et que dit-il, Ben Jelloun, de cet antisémitisme-là ? Je cite :

"il s'agit de l'expression de la désespérance [de ces jeunes maghrébins] et de leur désoeuvrement [...] on n'a pourtant pas le droit d'accabler ces jeunes qui vivent mal, car
c'est une façon de détourner l'attention des crimes perpétrés en Palestine par le Premier ministre israélien Ariel Sharon responsable d'une véritable extermination".

Rien que ça.

En utilisant ce mot, "extermination", pour calomnier l'Etat du peuple juif dans le but de minimiser l'antisémitisme au sein d'une partie de la jeunesse française elle-même visée par le racisme, Tahar Ben Jelloun aura malheureusement contribué à attiser la haine, cette haine qui devait exploser dans l'assassinat d'Ilan Halimi par le chef antisémite du "gang des barbares", Fofana.


Et l'Alliance des civilisations qui cherche des experts...

lundi 21 janvier 2008

Radio Paris ment

Cher monsieur Bromberger,

dans votre chronique de ce lundi 21 janvier 2008 vers 18h50 sur France Inter,

1. Vous appelez "activistes" les membres d'une association reconnue comme terroriste par l'Union Européenne. Vous n'utilisez donc pas le terme exact : désinformation.

2. Vous relayez la propagande palestinienne et onusienne, sans vous poser la question du contrôle par l'Egypte d'une partie de la frontière de Gaza.

3. Vous ne faites absolument pas état des précisions israéliennes, à savoir, je cite le Ministère des affaires étrangères israélien :

"La fourniture d’électricité par les réseaux de distribution israélien et égyptien (124 mégawatts et 17 mégawatts respectivement) s’est poursuivie sans interruption. Ces 141 mégawatts représentent environ les trois quarts des besoins de Gaza en électricité.

S’il est exact que la fourniture israélienne de carburant à Gaza a été réduite, en raison des tirs de roquettes du Hamas, le détournement de ce carburant, des générateurs domestiques à d’autres usages est une décision totalement propre au Hamas – apparemment prise à des fins médiatiques et propagandistes.

C’est un fait notoire, en effet, qu’alors que la population de Gaza est plongée dans l’obscurité, la production électrique à base de carburant destinée à l’industrie de la fabrication de roquettes, se poursuit sans interruption."

4. Vos propos montrent que vous faites davantage confiance aux affirmations d'une organisation antisémite et terroriste, le Hamas, qu'à celles d'un état démocratique ami.

5. Pourquoi devrais-je vous accorder le moindre crédit ?

Salutations,

Anatole

samedi 19 janvier 2008

Broderie sémantique

Voici la réponse à l'antenne, aujourd'hui 19 janvier 2008 à 16h50 sur France Inter, du médiateur de Radio-France, Patrick Pépin, à une interpellation récente, par courriel, de ma part :

Le courriel d'Anatole [...] nous reproche l'usage des termes activistes ou militants dès lors qu'il y aurait mise en oeuvre de violence armée. Sans que l'auditeur nous le dise, j'ai bien l'impression qu'il nous parle du conflit israélo-palestinien, et notre auditeur veut nous dire qu'en utilisant ces termes "nous faisons de la désinformation pure et simple", et je l'ai cité. L'on sait bien qu'à la longue l'usage des mots "terroristes" ou "résistants" est toujours sujet à caution. L'histoire, sur ces vocables, nous a souvent joué des tours, ce qui n'exclut pas que tel ou tel acte puisse être qualifié de terroriste par la nature du lieu où il s'est produit, des personnes visées, et des méthodes employées. L'avantage du concept d'activiste est qu'il est clairement lié à la notion d'extrémisme. Ainsi donc, "activiste" aurait pour fonction d'éviter l'usage répété des mots terroristes ou résistants, qui eux disent beaucoup plus qu'activistes : un parti pris politique ou éditorial.

Commentaire de Mathias Deguelle, producteur de l'émission "Le zapping de France Inter", qui accueille chaque semaine le médiateur de Radio France vers 16h45.

- C'est un plaisir de vous entendre Patrick, parce qu'on fait presque j'allais dire dans la broderie sémantique, presque de la fine horlogerie...

Quant à nous, les remarques de M. Pépin nous paraissent bien légère et aucunement convaincantes.

J'ignorais que l'usage des mots terroristes et résistants était toujours sujet à caution ! Il faudra en parler aux associations de résistants et aux victimes du terrorisme. Au contraire de ce qu'affirme M. Pépin, bien des exemples témoignent de ce que, souvent, l'emploi des mots terroristes ou résistants n'est pas le moins du monde sujet à caution.

Aussi, c'est bien l'usage répété du mot "activiste" pour désigner des terroristes qui exprime un parti pris politique et éditorial. Nous livrons au dossier l'échange des trois courriels qui a précédé la chronique de M. Pépin, et qui contient par avance notre réponse à son billet :


1. Premier courriel

De : anatole.vigilances@gmail.com
Envoyé : mercredi 16 janvier 2008 00:09
À : MEDIATEUR
Objet : Un message posté sur radiofrance.fr...

Bonjour,

Nombre de vos journaux et flashs d''information qualifient d''activistes ou de militants les terroristes qui balancent des obus sur les civils d''un pays démocratique ami. "Activiste", c''est le même terme qui est utilisé par les commentateurs pour désigner, souvent, N. Sarkozy ! Et chacun sait ce qu''est un militant...

C''est, de votre part, de la désinformation pure et simple. Cela a des conséquences dans notre pays, votre responsabilité est énorme.

Salutations,

Anatole



2. Deuxième courriel
Réponse du médiateur : MEDIATEUR@radiofrance.com
18 janv. 2008 14:37


Monsieur,

J'ai pris connaissance de votre courriel du 16 janvier 2008.
Ce thème fera l'objet de ma chronique, samedi à 16 h 45 sur France Inter.
Recevez, Monsieur, mon salut cordial.

Patrick PEPIN



2. Troisième courriel
18 janv. 2008

Monsieur le médiateur Patrick Pepin,

je vous remercie de l'attention que vous avez bien voulu accorder à mon message, et j'écouterai avec grand intérêt votre chronique du samedi 19 janvier 2008 à 16h45 sur France Inter.

Ne sachant pas dans quel sens iront vos remarques, je me permets d'ajouter les précisions suivantes :

1. Je suis bien conscient que Radio France n'est pas la seule à utiliser ces termes "activistes" ou "militants", puisque c'est le vocabulaire habituel de l' AFP, et par voie de conséquence de l'ensemble des média de notre pays. La généralisation de cet usage ne le rend pas légitime pour autant, et j'interpelle régulièrement vos confrères de la même façon. Vous êtes le premier à souhaiter répondre, et je vous en remercie d'autant plus.

2. le Hamas figure, entre autres, sur la liste des organisations terroristes du Conseil de l'Union européenne. Pour la France, on peut se rapporter à la déclaration de J. Chirac en date du 19 juillet 2005 : " le Hamas est une organisation terroriste qui ne peut être un interlocuteur de la communauté internationale tant qu'il ne renonce pas à la violence et ne reconnaît pas le droit à l'existence d'Israël. C'est la position de l'Union européenne ; elle est sans ambiguïté et ne changera pas. "

3. Les membres actifs (combattants) et les responsables (leaders) d'une organisation terroriste sont, par définition, des terroristes.

4. Quand bien même certains journalistes auraient des raisons personnelles de vouloir qualifier de "sympathisants", de "militants" ou d'"activistes" les combattants ou les leaders d'une organisation terroriste, comment expliquer que les communiqués israéliens où le terme terroriste figure soient "traduits" en remplaçant "terroriste" par "activiste" ? Je sais bien que toute traduction est une trahison, mais tout de même...

5. Le 11 septembre 2006, vers 8h55, à l'occasion du cinquième anniversaire des attentats terroristes de New York, Nicolas Demorand acquiescait à une remarque d'Olivier Roy déclarant, à propos du Hezbollah : " on ne peut pas appeler "terroristes" tous ceux avec qui l'on n'est pas d'accord". La légèreté de la remarque et les confusions sémantiques qu'elle implique contraste avec la gravité des faits, y compris s'agissant du Hezbollah. Il est du moins certain qu'elle ne peut en aucun cas s'appliquer au Hamas. Pourtant, certains (parfois même certaines après-midi sur France Inter) voudraient suggérer que chaque fois que l'on qualifie des individus ou des groupes de "terroristes", on se mettrait dans le sillage de la propagande nazie qui qualifiait en son temps les résistants de "terroristes" ! C'est évidemment absurde; j'ajouterai que la propagande qui consiste à faire passer d'authentiques résistants pour des terroristes est comparable à celle qui consiste à faire passer d'authentiques terroristes pour des résistants.

6. Il y a un critère relativement évident qui permet de faire la différence : cherche-t-on à terroriser, à blesser et à tuer de façon aveugle hommes, femmes et enfants, civils de tous âges, ou vise-t-on spécifiquement des combattants armés membres d'organisation terroristes, des terroristes donc, dans le but de les empêcher de nuire ?

Dans l'espoir que votre chronique remettra les pendules à l'heure sur cette question essentielle y compris pour ses répercussions dans notre pays,

Bien cordialement,

Anatole


Force est de constater que la chronique de P. Pépin n'aura pas répondu à notre espoir... La propagande continue.


samedi 12 janvier 2008

[civilisation] personne n'en parle, mais c'est dans l'air...

Nous avons évoqué, à l'occasion du succès du slogan "politique de civilisation", la super-starisation d'Edgar Morin, puis nous avons avancé une hypothèse évidente pour qui est seulement informé du lancement la semaine prochaine, les 15 et 16 janvier 2008, à Madrid, du premier grand colloque onusien de l' Alliance des Civilisations que Sarkozy se met en quelque sorte en situation d'annoncer, pouvant ainsi donner, le moment venu, le sentiment qu'il en serait même à l'origine. Mais, à l'origine de l' Alliance des Civilisation, c'est l'Iran islamiste que l'on trouve, et l'esprit de Durban...

Curieusement, s'ils ont tourné autour de ces questions, aucun des intellectuels participant à l'émission C dans l'air du jeudi 10 janvier 2008, pas même le meilleur d'entre eux, n'ont prononcé l'expression Alliance des Civilisations ... Personne, du reste, dans les media, n'a jusqu'à présent évoqué cette entreprise qui vise à imprimer dans les esprits une tolérance maximale à l'égard des intolérants (pour Vedrine, l'un des acteurs de l' Alliance, les caricatures "ne font pas avancer" le monde arabe. On peut s'attendre à ce qu'il nous dise demain que le blasphème ne fait pas avancer les croyants, et que pour faire évoluer le Hamas il faut être gentil avec lui...).

Certes, Raphaël Enthoven, recevant tous les jours de la semaine écoulée le vénérable Edgar Morin (87 ans), aura fini vendredi soir par lui poser la question de Durban, mais à l'évidence Morin (dont la source d'information principale est le journal Le Monde dans lequel il avait pondu l'article infâme que l'on sait) ne savait pas de quoi il s'agissait et s'est empressé de parler d'autre chose.

Vous avez aimé "la tolérance" ? Vous allez adorer la nouvelle alliance : rendez-vous donc la semaine prochaine, au cours de laquelle chacun aura l'occasion de recevoir la révélation suprême de cette formule merveilleuse : Alliance des civilisations !

Quelques rabat-joie, nous en sommes, insisterons peut-être sur ce qu'il y a dans la boîte, mais leur voix sera inaudible, la merveilleuse suggestion de présentation sur l'emballage rencontrant trop bien notre désir à tous de compréhension mutuelle et de paix : qui ira lire la liste des ingrédients, et se soucier de la présence de telle ou telle organisation idéologiquement modifiée à la base de cette recette mondiale ?

Anatole

vendredi 11 janvier 2008

L'insupportable légèreté de Lodéon

Monsieur Lodéon,

Votre émission musicale sur France Inter cette après-midi était consacrée à Karajan.

Très bien.

Vous commencez l'émission en présentant un peu Karajan, mais il faut attendre le milieu de l'émission, juste après La pie voleuse, pour vous entendre évoquer, de façon pour le moins allusive, l'attitude de Karajan pendant la guerre, je vous cite :

"il sera discuté pour son caractère, pour le fait qu'il ait regardé assez légèrement la traversée de la guerre, parce qu'il est resté en activité pendant la guerre et il a même occupé des fonctions".

Et c'est tout. Je ne sais pas ce que signifie "Karajan a regardé de façon assez légère la traversée de la guerre" (je me demande si vous n'avez pas plutôt voulu dire : "Je suis en train de vous parler de Karajan de façon assez légère"). Mais de quelles fonctions parlez-vous ? Nous ne le saurons pas.

Quant à la traversée de la guerre... je suppose que vous la faites commencer à 1935 ? C'est là, en effet, la date à laquelle Karajan adhère au parti nazi, information que vous ne donnez pas aux auditeurs, le mot "nazi" n'étant même pas prononcé.

Permettez-moi de vous dire que la façon pour le moins légère et lacunaire dont vous évoquez ce passé donne le sentiment que pour vous il ne s'agit que d'un détail. "Légèreté", c'est le mot que vous employez à propos de Karajan. Et comme pour grossir encore le trait, vous envoyez juste après La Cavalerie Légère.

Mais pour le coup, c'est vous, M. Lodéon, qui vous êtes montré insupportablement léger.



Anatole

Merci, M. Bolloré !

Jeudi 10 janvier 2008, dans le métro parisien, je ne suis pas certain d'avoir bien vu : la couverture du journal gratuit "Direct Soir" est une grande photo du premier ministre israélien, souriant.

Certes, Ehud Olmert est tout sauf populaire en Israël, les affaires de corruption mais surtout sa conduite de la seconde guerre du Liban ont amené son "taux de popularité" à quelques pourcents; le fait qu'il soutienne à présent le partage de Jerusalem rencontre l'hostilité d'une large part des Israéliens, mais aussi des Juifs de la diaspora, y compris parmi ceux qui étaient favorables à l'évacuation de Gaza. Ainsi, beaucoup pourraient voir en Olmert un traître à Israël : pour eux, le fait qu'un journal gratuit circule dans le métro avec en couverture le visage souriant d'un tel individu ne représenterait pas un événement, ce serait toujours une façon d'être hostile à Israël.

Et pourtant... la lecture du dossier annoncé par cette couverture ne peut manquer de donner au lecteur un sentiment étrange : celui de lire dans un journal français un article à la fois objectif et dénué d'agressivité à l'égard d'Israël.

Alors, quelle que soit votre opinion sur Olmert et sur le plan de Bush, je vous invite à en faire l'expérience en téléchargeant ce journal sur http://www.directsoir.net : c'est le numéro 273 (10 janvier 2008).

Je n'ai pas trouvé dans le journal le nom du journaliste qui a rédigé ce dossier sur Olmert, je ne sais pas si cela montre que le gratuit Direct Soir n'est pas un "vrai " journal (pas plus que le fait que, le plus souvent, les articles de l'AFP ne soient pas signés ne suffit pas à prouver que l'AFP ne serait pas une "vraie" agence de propagande). Aussi suis-je conduit à remercier directement le patron du groupe qui possède Direct Soir, M. Bolloré.

J'espère qu'il continuera à ne pas nous mener en bateau....

jeudi 10 janvier 2008

Civilisations : l'Alliance...

Retour sur l'emploi par Sarkozy de l'expression d'Edgar Morin "politique de civilisation" (voir à propos d'Edgar Morin notre article d'hier "Edgar Morin superstar").

Certes, Alain Finkielkraut a eu raison ce matin (10 janvier 2008) sur France Inter, à 8h20, de s'interroger sur la notion même de civilisation et de pointer les symptômes inquiétants qui, en France, aujourd'hui, affectent notre civilisation.

Mais comment ne pas entendre dans l'expression employée un échos par anticipation de l'Alliance des Civilisations, dont le premier grand show nous sera servi à Madrid la semaine prochaine, mardi 15 janvier et mercredi 16 janvier 2008.

L'opinion en tirera peut-être le sentiment de la puissance du verbe sarkozyste : il suffit que notre président dise "civilisation" pour que soit organisée, quelques jours plus tard, un colloque "civilisationel" de l'ONU. Pourtant, si le conseiller Vedrine de Sarkozy a été membre de l'Alliance des civilisations, c'est bien de l'Iran islamiste que vient ce concept séducteur.

Il n'est pas certain que la laïcité sorte renforcée des colloques de ladite alliance; beaucoup de signes indiquent même que les principales forces à l'oeuvre ici sont précisément les mêmes que celles qui préparent Durban 2, soit encore celles qui ont pris en main le (nouveau) conseil des droits de l'homme à l'ONU. Autrement dit : alliance contre le blasphème, alliance contre la critique de l'Islam et des autres religions, antiracisme antisémite, droits de l'homme version Castro, Garaudy, Chavez... autrement dit version Kadhafi... Pendant ce temps, la Libye du même Kadhafi préside actuellement le Conseil de Sécurité de l'ONU (car il n'y a pas que des membres permanents à ce Conseil), où elle réussit à bloquer toute déclaration sur le Darfour ainsi que toute dénonciation des attaques de roquettes dont Israël est victime.

Plusieurs ateliers du colloque prévu la semaine prochaine à Madrid concerne l'utilisation des médias. Particulièrement enthousiasmant, l'atelier n°7 s'intéressera à la possibilité de faire intervenir très rapidement sur les médias, en cas de crise, les intellectuels et experts qui auront reçu le label "Alliance des Civilisations". Grâce à cela, nous aurons peut-être le plaisir d'entendre Hubert Vedrine (et pourquoi pas, avec un peu chance, Roland Dumas) un peu plus souvent. Il paraît qu'il est très calé sur les questions africaines, mais aussi sur le Proche-Orient. En cas de besoin, il pourra ainsi venir nous expliquer que les caricatures ne font pas avancer le monde arabe, tandis qu'il existe un bon moyen de faire évoluer le Hamas, à savoir le dialogue (c'est ce qu'il explique dans sa conférence du 11 mai 2006). Comment n'y avait-on pas pensé plus tôt. C'est vrai, quoi, entre deux Qassam, ça laisse du temps pour discuter un peu. Merci Vedrine ! Et, par avance : merci l'Alliance !

mercredi 9 janvier 2008

mauvais genre

Dans son flash de 22h, ce 9 janvier 2007 sur France Inter, José Setien a décidé d'incorporer ses commentaires personnels à une présentation non objective des faits. En effet, d'après M. Sétien, au moment où G. Bush commence sa visite en Israël, une attaque de l'armée israélienne ferait "mauvais genre" qui aura causé la mort de deux "activistes du Hamas".

Moi, je trouve que ce qui fait mauvais genre, monsieur Sétien, c'est cette façon d'appeler "activistes" des terroristes qui balancent aveuglément Qassams et, désormais, Katiouchas, sur les civils israéliens.

Israël est en état de légitime défense : cette démocratie mérite d'être soutenue.

Mais vous, M. Sétien, vous faites mal votre métier.

Edgar Morin superstar

Le numéro de décembre 2007 de Philosophie magazine consacre plusieurs pages à Edgar Morin; se faufilant entre "l'Alliance des civilisations" et"Le choc des civilisations", tout en annonçant peut-être la première, Sarkozy fait appel dans ses voeux du 31 décembre, sous les ricanements de la gauche, au concept de "politique de civilisation" du même Morin; à la suite de quoi France Inter invite à son "Franc Parler" du 7 janvier le sociologue-philosophe où ses idées sont reçues sans la moindre critique, tandis qu'à la même heure, cinq émissions lui sont également consacrées, du lundi 7 janvier (ubiquité de Morin !) au vendredi 11 janvier 2008 par l'excellent Raphaël Enthoven sur France Culture, dans ses Nouveaux Chemins de la Connaissance.

Bref, en ce début 2008, Edgar Morin est une superstar !

Et pourquoi pas ? l'homme est assez intéressant, parfois lumineux, facile à comprendre, il parle de beaucoup de choses, c'est assez poétique, souvent creux, la "complexité" fonctionne chez lui comme un slogan fédérateur mais souvent simpliste, d'où ne sort jamais aucune solution aux problèmes considérés sauf l'appel à l'improbable, autant dire au miracle.... C'est une espèce de berceuse pas désagréable, qui nous rappelle le temps où nous lisions sa "Méthode" avec le sentiment que l'impact de la thermodynamique sur la philosophie trouvait là une expression sympathique et facile à comprendre.

Le simplisme de Morin se manifeste parfois de façon éclatante, comme lorsqu'il affirme "je suis en général du coté du vaincu", et qu'Enthoven oublie de lui faire remarquer les conséquences d'une telle profession de foi lorsque c'est la bête immonde qui est vaincue. Et quand Morin tend une perche au polémiste, comme lorsqu'il déclare par exemple "je faisais de la pensée complexe sans le savoir", il est certain que la politesse demande qu'on ne la saisisse pas. Cependant, il y a comme un point aveugle dans cette starisation : que je sache, le fait que la justice ait donné tort à ceux qui s'étaient plaint de l'article ignoble de Morin publié par le journal Le Monde en juin 2002 n'interdit pas de mettre Morin face à sa responsabilité d'auteur.

Alors il y a un texte que j'ai déjà recommandé il y a un an, mais qui n'a rien perdu de son actualité, un texte qui analyse de façon extrêmement instructive ce texte scandaleux de Morin, le titre est une perle de justesse :

"Edgar Morin : le penseur de la "complexité" en flagrant délit de simplisme", par Catherine Leuchter, dans Controverses, 4, février 2007 (les Alterjuifs), éditions de l'éclat (www.lyber-eclat.net/controverses.html).

A lire et à faire lire...

lundi 7 janvier 2008

Lettre ouverte au directeur de France Culture

Lettre ouverte à Monsieur David Kessler,
Directeur de France Culture,

Monsieur,

N'ayant pas reçu de réponse de la part de Vincent Lemerre, producteur de l'émission "A suivre", au sujet de la chronique d'Antony Bellanger du 2 décembre 2007 dernier, je m'adresse directement à vous pour vous faire part de mon indignation.

Il ne s'agit que d'une chronique de rien du tout, 5 minutes. Cinq minutes de pure propagande anti-israélienne, cinq minutes de rhétorique parfaitement construites et déconstructibles au service d'un seul but : salir Israël, à tout prix. Je n'affirme pas cela gratuitement : j'ai retranscrit le texte de cette chronique (ici), et j'en démonte point par point le discours (). Au coeur de cette propagande, la suggestion, sans le moindre début de commencement de preuve, que la frontière de Gaza avec l'Egypte serait contrôlée par Israël, et non par le Hamas et l'Egypte. Or, le moins que l'on puisse dire est qu'une telle affirmation n'a rien d'une évidence, les éléments en notre possession indiquant au contraire que l'Egypte contrôle effectivement cette frontière. Au minimum, il y aurait là matière à enquête journalistique sérieuse; au lieu de quoi l'ensemble des procédés rhétoriques de M. Bellanger, qui méritent à eux seuls le détour, trouvent à s'appuyer sur cette suggestion sans fondement.

Ce ne sont que cinq minutes, et ce type de propagande est devenu banal depuis une dizaine d'années. Du moins est-elle infiniment plus rare sur France Culture, d'où mon étonnement. Or, il se trouve que j'ai décidé de ne pas m'en tenir à l'absence de réponse de M. Lemerre.

Je vous pose donc la question, et si nécessaire je vous la reposerai jusqu'à ce que j'obtienne une réponse : après avoir pris connaissance en détail de la chronique de M. Bellanger, considérez-vous normal que cet exercice de pure désinformation ait pu trouver place sur l'antenne de France Culture ?

Dans l'attente de votre réponse,

Anatole