vendredi 8 décembre 2006

Un modéré...

C'était Libération, du temps de Serge July, c'était à la fin janvier 2006, j'entendais pour la première fois parler d'Ismaël Haniyeh.

L'ancien secretaire du chef "spirituel" de Hamas, A. Yassine, était en effet l'objet d'un article présentant M. Haniyeh comme le premier ministre pressenti du gouvernement Hamas.

Même si le mot "frère" utilisé pour désigné M. Haniyeh sans expliquer au lecteur que cela voulait dire "frère musulman", c'est-à-dire membre d'une organisation islamiste antisémite historiquement proche du nazisme, l'article prenait du moins la précaution de mettre des guillemets au mot "modéré" employé pour décrire la façon dont M. Haniyeh était considéré par les autres terroristes.

Le titre de l'article, choisi on peut le penser non par le rédacteur de l'article (un intérimaire) mais par la rédaction, présentait, sans guillemets, M. Haniyeh comme un modéré ! En somme, un islamiste antisémite terroriste... modéré (curieusement, le titre en question ne figure plus dans les archives éléctroniques du journal) !

De même, Le Monde Diplomatique contient-il toujours en ligne son article de juin 2006 où l'on peut lire qu' "un modéré, M. Haniyeh, a été choisi comme premier ministre".

Libé, Le Diplo, et tous ceux qui ont essayé de nous vendre l'islamisme modéré feront-t-ils un correctif après les dernières déclarations du "modéré" M. Haniyé en visite aujourd'hui 8 décembre 2006 à Téhéran, après un passage par Damas, selon lesquelles le Hamas ne reconnaîtrait jamais Israël (désigné comme "entité sioniste") ? Je cite M. Haniyeh :
«Les arrogances américaine et sioniste exigent de nous que nous approuvions l'usurpation des terres palestiniennes et que nous arrêtions la guerre sainte et la résistance et que nous acceptions les accords obtenus par l'ennemi sioniste par le passé [...] J'insiste depuis ce pupitre. Tout cela n'arrivera pas. Nous ne reconnaîtrons jamais le gouvernement sioniste usurpateur et nous continuerons notre guerre sainte jusqu'à la libération de Jérusalem»

vendredi 3 novembre 2006

L'Affaire

Ce midi, le journaliste de France-Inter qui interviewait un responsable israélien concernant l'accusation faite par Médecins du Monde contre l'armée israélienne d'avoir visé et tué des femmes palestiniennes, des civiles, semblait avoir quelque difficulté à recevoir les explications dudit responsable (pourtant en très bon français, ce qui n'est pas étonnant étant donné la place éminente d'Israël au sein de la francophonie réelle, sinon officielle), à savoir : d'une part des combattants palestiniens du Hamas se sont déguisés en femmes, et d'autre part le Hamas a appelé les femmes à descendre dans la rue, les terroristes se mêlant à elles (selon une tactique maintenant bien éprouvée visant à la fois à gêner la riposte israélienne et à mettre au service de la propagande anti-israélienne la mort de civil(e)s; lire à ce sujet cet article de Daniel Sibony).

C'est que nos compatriotes ne semblent guère conscients des ressorts de la propagande anti-israélienne, et cela nous conduit à reparler de "l'Affaire".

Disons-le d'emblée, la condamnation récente de M. Karsenty responsable du site internet http://www.m-r.fr, attaqué pour diffamation par la chaîne de télévision publique France 2 et par le journaliste franco-israélien Charles Enderlin pose un certain nombre de questions fort graves concernant notre démocratie.

Dans un article du Figaro du 14 septembre 2005, P. St Paul affirmait que Mohammed Al-Doura était mort "sous les balles israéliennes". De même, lors de son émission consacrée à Tsahal du 12 octobre 2006 dernier, Patrice Gélinet affirmait que la mort d'un enfant palestinien le 30 septembre 2000 à Netzarim avait nui à l'image de l'armée israélienne, suggérant que celle-ci était responsable de cette mort. Ces journalistes ne faisaient à chaque fois que reprendre l'opinion commune, dont la source est connue : le commentaire initial fait par Enderlin sur France 2 le soir même du 30/09/2000, commentaire accusant les tirs israéliens d'avoir ciblé l'enfant.

Moi, je n'était pas à Netzarim ce jour-là, et je n'ai eu accès qu'à une petite partie des enquêtes ayant été menées sur le sujet, donc je ne me prononcerai pas sur le fond. Mais je veux dire haut et fort que la condamnation de Karsenty ne doit pas nous impressionner au point de cesser de nous interroger sur le fonctionnement des médias et, à présent, sur celui de la justice de notre pays dans cette affaire.

Le fait est que, comme le montre l'exemple de St Paul ou de Gélinet, "les gens" croient que l'armée israélienne a ciblé et tué Mohammed Al-Dura ce jour-là. Or, Arlette Chabot, directrice de l'information sur France 2, a déclaré sur une radio française, en novembre 2004, que l'on ne pouvait pas affirmer cela. C'est donc que cette déclaration n'a pas eu auprès de l'opinion la diffusion qu'elle aurait dû. De même, le grand public (et cela semble inclure nombre de journalistes) ignore-t-il les déclarations de deux journalistes français connus qui affirment avoir vu, sur les images tournées le 30/09/2006 par le cameraman palestinien de France 2, des palestiniens faisant semblant d'être blessés et rapportent le commentaire d'un responsable de la chaîne pour qui "ils font toujours ça ces gamins".

Et il n'est pas non plus nécessaire de s'être trouvé à Netzarim le 30/09/2006 ni d'avoir de certitudes quant à ce qui s'y est passé pour constater que l'article paru le 16 septembre dans le Figaro après les réquisitions et avant le jugement rend assez étonnant ce dernier, contraire à l'avis du procureur qui, jugeant l'enquête de Karsenty "ni baclée, ni partiale", avait requis la relaxe.

Je pense que cette affaire est grave, et j'invite chacun à consulter les nombreux documents disponibles sur le sujet et à se faire ainsi sa propre opinion. Outre les liens donnés ci-dessous, nous reproduisons ci-après une lettre que nous a fait parvenir G. Huber, ainsi qu'un court extrait du livre de dialogue entre E. Schemla et P. Boniface, paru récemment.

Déclaration d'Arlette Chabot du 16/11/2004
Images et interview de Talal Abou Rame (le cameraman)
Articles récents de La Mena (27/10/2006 et 30/10/2006) et dossier de Serge Farnel
Articles de Karsenty
Debriefing.org
UPJF
Primo
Wikipedia
Google

* Une lettre de G. Huber, en date du 1/11/2006 :

À PROPOS DES IMAGES DE LA MORT DE MOHAMED AL DURA

Par Gérard Huber, écrivain, psychanalyste
Auteur de Contre-expertise d’une mise en scène (Éditions Raphaël, Paris, 2003)


Dans le Jugement du 17 octobre 2006 (Affaire France 2+Enderlin / Karsenty), la 17e chambre du Tribunal correctionnel de Paris a mentionné à plusieurs reprises mon livre Contre Expertise d’une Mise en Scène, paru en 2003. C’est pourquoi, je crois devoir donner quelques précisions.

1. Sur la question de la « cible »

Voici les paroles de Charles Enderlin qui a commenté les images en provenance de Netzarim (Bande de Gaza), le 30 septembre 2000, : « Ici Jamal et son fils Mohamed sont la cible de tirs venus de la position israélienne…Mais une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé »,

Le mot « cible » signifiant le « but que l’on vise et contre lequel on tire » (définition du Petit Robert), tous les téléspectateurs ont donc pensé que l’enfant n’avait pas été tué accidentellement, mais qu’il avait bien été visé, avant que d’être tué par l’armée israélienne.

Il faut rappeler que Charles Enderlin n’était pas sur place. C’est le caméraman Talal Abu Rahma qui a capturé les images et qui a été témoin de la scène. Or celui-ci a démenti, le 30 septembre 2002, avoir jamais dit que l’armée israélienne avait tué l’enfant « intentionnellement et de sang-froid», tout en affirmant que « d’où j’étais, je voyais que le tir venait de la position israélienne »..

Il était donc possible de remettre en cause l’interprétation que Charles Enderlin avait donnée de ces images sans pour autant douter de sa bonne foi.


2. Sur la question de la mise en scène palestinienne.

 Pour parvenir à cette hypothèse, j’avais multiplié mes sources. J’avais lu tout ce qui avait été écrit sur le reportage, étudié les déclarations, articles et documents disponibles en provenance des Palestiniens, les résultats et commentaires de l’enquête israélienne, les articles de journalistes israéliens, le documentaire de la journaliste allemande Esther Schapira réalisé en 2002, puis visionné tous les rushes que détenait l’enquêteur israélien (dont certains de Reuters et les 2 minutes et demi du
reportage de France 2, donnés à l’armée israélienne).

J’ai alors conclu qu’il n’y avait pas eu de commission d’enquête digne de ce nom ni du côté palestinien ni du côté israélien et que personne n’était capable de donner une version cohérente et sans faille de ce qui s’était passé, le 30 septembre 2000, à Netzarim. J’ai aussi appris que Charles Enderlin avait toujours affirmé qu’il avait coupé les images de l’agonie de l’enfant, parce que « c’était trop insupportable », alors que ceux qui ont visionné les rushes de France 2 affirment - semble-t-il – qu’ils ne montrent aucune image de cette agonie. Puis, j’ai découvert, comme beaucoup de journalistes après moi, qu’il avait existé une propension des Palestiniens à mettre en scène et à filmer des « jeux de guerre » et non des faits de guerre, ce jour-là, sur place, au même moment. Enfin, après avoir procédé à de nombreux arrêts sur les images de la mort du petit Mohamed, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de trace visible d’impact de balles ni de sang sur les corps de l’enfant et de l’adulte et repéré des procédés techniques pouvant indiquer une mise en scène.



Voilà pourquoi, il était rationnel de croire en la bonne foi de Charles Enderlin et de penser, en toute bonne foi, que les images de la mort filmée de Mohamed Al Dura pouvaient être une mise en scène palestinienne.

G.H.



* Extrait de Halte aux feux, de P. Boniface et E. Schemla, Flammarion.

p. 246 : E. Schemla : "Certes, c'est Charles Enderlin qui lance inconsidérément l'accusation dans son commentaire du scoop. Mais en quelques jours, l'AFP l'endosse et la présente désormais comme un acquis. Alors que le seul comnentaire convenable, jusqu'à aujourd'hui, reste que l'enfant a été pris dans des tirs croisés [...]" et quelques lignes plus loin : "dès le départ, la présentation médiatique d'une Intifada de petits jeteurs de pierres était un montage dont les éléments d'appréciation se trouvaient sous notre nez."

mercredi 18 octobre 2006

"Petit tour des murs"

Dans le métro parisien, ce mercredi, je parcours le journal gratuit 20 minutes. En première page, à l'occasion de l'édification par l'Arabie Saoudite d'une "barrière pour se protéger de l'Irak", est annoncé en page 13 un "petit tour des murs".

Tiens, me dis-je, nous allons découvrir que le dispositif établi par Israël, une barrière électronique prenant sur quelques pourcents de sa longueur la forme impressionante d'un haut mur de béton, n'est pas la seule réalisation de ce genre dans le monde et, outre le projet arabe qui constitue l'info du jour et la barrière américaine face au Mexique mentionnée dès la première page, on va nous parler de quelques autres auxquelles la comparer en longueur, en hauteur, en coût, en motivations ou en conséquences : on va certainement nous parler, donc, des 6 murs édifiés par le Maroc à la frontière du Sahara sur une longueur de près de 3000 km, de la barrière entre les deux Corées, de celle entre Chypre et la Turquie, de celle construite en Irlande du Nord, ou encore de la barrière entre l'Inde et le Pakistan, ou bien de celle séparant le Botswana du Zimbabwe, toutes ces barrières ou murs (voir les photos) dont on ne peut pas dire qu'ils aient mobilisé contre eux les faiseurs d'opinion quand, des années durant, le dispositif anti-terroriste israélien se trouvait lui quotidiennement dénoncé par les journalistes, par les politiques, jusqu'à la "justice internationale" : ceux-ci ayant tout ce temps totalement ignoré tous ces murs et barrières, ils auraient enfin l'occasion, grâce à 20 minutes, de rattraper leur retard et de s'interroger sur les poids et mesures de leurs dénonciations.

Eh bien non : une page entière est consacrée par 20 minutes à ce "tour des murs", mais... la demi-page supérieure ne parle pour moitié que du projet arabe et de la barrière américaine, et pour moitié de la barrière israélienne, décrite comme une "barrière de béton" qui couvrirait déjà "plus de 362 km" (alors que la partie "mur en béton" ne fait en réalité que quelques km), l'ensemble de cette demi-page se trouvant illustrée par une photo du mur à Qalqilya (Judée-Samarie), tandis que la deuxième demi-page est elle entièrement consacrée à Qalqilya, où Israël est accusé d'avoir, avec le mur antiterroriste, transformé cette ville "réputée modérée" en bastion du Hamas.

Récapitulons : 75% de cette page consacrée au "tour des murs" du monde est en fait entièrement dévolue à la barrière israélienne, avec à son sujet une affirmation fausse (la longueur de la partie en béton) et une analyse contestable (la source de l'extrémisme palestinien, c'est Israël)...

Bravo 20 minutes : un effort de mémoire et je me souviens que l'info du jour était la construction d'une barrière électronique par l'Arabie Saoudite, mais le sentiment du lecteur à la lecture de ce quotidien n'est-il pas, dans le meilleur des cas, qu'Israël est le leader en la matière, le mauvais exemple malheureusement suivi, de loin, par d'autres...

dimanche 8 octobre 2006

Redeker (II)

Chaque jour, nous pensons à R. Redeker.

Au-delà de la question générale de la liberté d'expression, pour nous valeur fondamentale y compris par ses limites qu'il appartient à la loi de tracer, le scandale de la fatwa dont il est victime est surtout l'occasion malheureuse d'aborder la question difficile suivante : devons-nous, face aux extrémistes de tous poils, nous en tenir à un "toutes les religions se valent" (voire, car nous l'avons aussi entendu : "toutes les opinions se valent" !) bien commode puisqu'il ne suppose aucune espèce d'examen sérieux de ce dont on parle ?

Pour avoir soutenu que non, Redeker voit son texte qualifié par ceux de ses adversaires qui sont dans la place de "nauséabond" : ceux-là "soutiennent" Redeker au nom de la liberté d'expression tout en se bouchant le nez (voire en examinant, tel le mrap, les possibilités de porter plainte contre lui...). Ainsi ce professeur de l'EHESS (encore l'EHESS ? mais oui, évidemment), Bauberot, s'est-il fendu dans Le Monde du 6/10/06 d'un article comparant Redeker à Drumont, article justement dénoncé par Caroline Fourest sur son site "Prochoix" :

http://prochoix.org/cgi/blog/2006/10/07/931-robert-redeker-ignoblement-injurie-et-diffame-par-jean-bauberot-antoine-peillon

On lira d'ailleurs avec intérêt les autres articles de Prochoix consacrés au soutien à Redeker, qui montrent notamment comment l'extrême-doite (où ceux qui utilisent le terme "nauséabond" voudraient faire croire que se situe le philosophe des "Temps Modernes"), qu'elle soit catholique ou nationaliste, considère Redeker (comme un ultra-gauchiste) :

http://prochoix.org/cgi/blog/2006/10/02/913-l-extreme-droite-fascisante-se-rejouit-du-sort-de-redeker

http://prochoix.org/cgi/blog/2006/10/02/912-l-extreme-droite-catholique-attaque-redeker-pour-ses-liens-avec-l-ultra-gauchiste-caroline-fourest


Si votre système informatique vous le permet, vous pourrez d'ailleurs entendre et voir des extraits d'une émission de France 3 où Bauberot s'en prend à Redeker, mais aussi entendre Romain Goupil, Caroline Fourest, etc. :

http://www.dailymotion.com/prochoix/video/xgnbz_redeker-liberte-dexpression


"Nauséabond", le terme est également utilisé à propos de l'article de Redeker par Julie Clarini, coproductrice de l'émission "Du grain à moudre" sur France Culture, au cours de l'émission du 6 octobre dernier qui recevait A. Medeb et A. Finkielkraut, à ré-écouter (ou à télécharger (podcast) pour le conserver dans vos archives) pendant une semaine sur

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/grain/fiche.php?diffusion_id=45832

(Soit dit en passant, à ceux qui trouvent que Finkielkraut est bavard et ne laisse pas parler ses interlocuteurs, A. Medeb, pour qui nous avons une grande admiration malgré certains désaccord, entre par contre exactement dans cette description)

Nous n'avons pas retrouvé, sur la page désordonnée de RCJ (http://www.radiorcj.com/), l'enregistrement de l'émission très intéressante au cours de laquelle, mardi 3 octobre 2006 dernier, Finkielkraut donnait son analyse de l'affaire Redeker. Nous y avons par contre entendu Patrick Klugman, d'où le message suivant que nous lui avons fait parvenir :

A l'attention de Patrick Klugman,
suite à sa chronique du 6/10/06 consacrée à la fatwa contre R. Redeker
http://www.tv-radio.com/ondemand/rcj_od/klugman6oct.asx

Cher monsieur,

Débattre du texte de Redeker, dites-vous : volontiers, car pour le moment (dans une chronique de quelques secondes, il est vrai) vous n'apportez pour votre part strictement aucun argument contre ce texte dont vous dites qu'il ne contient aucune démonstration ni citation, ce qui est faux, et qu'il oppose "les uns aux autres" les trois monothéismes, ce qui est également faux.

Ce texte, que plusieurs qualifient de "nauséabond", est pourtant extrêmement proche du contenu de l'interview d'A. Medeb dans Libération du 23/09/06, je cite Medeb : " Nous avons à faire à un Prophète qui a été violent, qui a tué et qui a appelé à tuer. La guerre avec les Mecquois fut une guerre de conversion. Il y a eu aussi la guerre avec les juifs et le massacre des juifs à Médine, décidé par le Prophète." Libre à vous de vous accrocher à l'idée que "toutes les religions se valent", libre à moi de trouver ce genre de position bien-pensante naïve et "contre-productive".

Bien à vous,

Anatole

vendredi 29 septembre 2006

Redeker (I)

Voici un certain nombre de documents relatifs à la fatwa contre Redeker :

I. texte de l'article de R.R.
II. Extraits de l'interview, parue dans Libération du 23/09/2006, d'Abdelwahab Meddeb, universitaire, producteur de l'émission "Cultures d'islam" sur France Culture, chaque dimanche de 18h10 à 19h.
III. Dossier de l'UPJF sur la fatwa contre R. Redeker, en cinq points.




I. texte de l'article de R.R. paru dans le Figaro du 19/09/06.




Les réactions suscitées par l’analyse de Benoît XVI sur l’islam et la violence s’inscrivent dans la tentative menée par cet islam d’étouffer ce que l’Occident a de plus précieux qui n’existe dans aucun pays musulman : la liberté de penser et de s’exprimer.

L’islam essaie d’imposer à l’Europe ses règles : ouverture des piscines à certaines heures exclusivement aux femmes, interdiction de caricaturer cette religion, exigence d’un traitement diététique particulier des enfants musulmans dans les cantines, combat pour le port du voile à l’école, accusation d’islamophobie contre les esprits libres.

Comment expliquer l’interdiction du string à Paris-Plages, cet été ? Étrange fut l’argument avancé : risque de «troubles à l’ordre public». Cela signifiait-il que des bandes de jeunes frustrés risquaient de devenir violents à l’affichage de la beauté ? Ou bien craignait-on des manifestations islamistes, via des brigades de la vertu, aux abords de Paris-Plages ?

Pourtant, la non-interdiction du port du voile dans la rue est, du fait de la réprobation que ce soutien à l’oppression contre les femmes suscite, plus propre à «troubler l’ordre public» que le string. Il n’est pas déplacé de penser que cette interdiction traduit une islamisation des esprits en France, une soumission plus ou moins consciente aux diktats de l’islam. Ou, à tout le moins, qu’elle résulte de l’insidieuse pression musulmane sur les esprits. Islamisation des esprits : ceux-là même qui s’élevaient contre l’inauguration d’un Parvis Jean-Paul-II à Paris ne s’opposent pas à la construction de mosquées. L’islam tente d’obliger l’Europe à se plier à sa vision de l’homme.

Comme jadis avec le communisme, l’Occident se retrouve sous surveillance idéologique. L’islam se présente, à l’image du défunt communisme, comme une alternative au monde occidental. À l’instar du communisme d’autrefois, l’islam, pour conquérir les esprits, joue sur une corde sensible. Il se targue d’une légitimité qui trouble la conscience occidentale, attentive à autrui : être la voix des pauvres de la planète. Hier, la voix des pauvres prétendait venir de Moscou, aujourd’hui elle viendrait de La Mecque ! Aujourd’hui à nouveau, des intellectuels incarnent cet oeil du Coran, comme ils incarnaient l’oeil de Moscou hier. Ils excommunient pour islamophobie, comme hier pour anticommunisme.

Dans l’ouverture à autrui, propre à l’Occident, se manifeste une sécularisation du christianisme, dont le fond se résume ainsi : l’autre doit toujours passer avant moi. L’Occidental, héritier du christianisme, est l’être qui met son âme à découvert. Il prend le risque de passer pour faible. À l’identique de feu le communisme, l’islam tient la générosité, l’ouverture d’esprit, la tolérance, la douceur, la liberté de la femme et des moeurs, les valeurs démocratiques, pour des marques de décadence.

Ce sont des faiblesses qu’il veut exploiter au moyen «d’idiots utiles», les bonnes consciences imbues de bons sentiments, afin d’imposer l’ordre coranique au monde occidental lui-même.

Le Coran est un livre d’inouïe violence. Maxime Rodinson énonce, dans l’Encyclopédia Universalis, quelques vérités aussi importantes que taboues en France. D’une part, «Muhammad révéla à Médine des qualités insoupçonnées de dirigeant politique et de chef militaire (...) Il recourut à la guerre privée, institution courante en Arabie (...) Muhammad envoya bientôt des petits groupes de ses partisans attaquer les caravanes mekkoises, punissant ainsi ses incrédules compatriotes et du même coup acquérant un riche butin».

D’autre part, «Muhammad profita de ce succès pour éliminer de Médine, en la faisant massacrer, la dernière tribu juive qui y restait, les Qurayza, qu’il accusait d’un comportement suspect». Enfin, «après la mort de Khadidja, il épousa une veuve, bonne ménagère, Sawda, et aussi la petite Aisha, qui avait à peine une dizaine d’années. Ses penchants érotiques, longtemps contenus, devaient lui faire contracter concurremment une dizaine de mariages».

Exaltation de la violence : chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran.

De fait, l’Église catholique n’est pas exempte de reproches. Son histoire est jonchée de pages noires, sur lesquelles elle a fait repentance. L’Inquisition, la chasse aux sorcières, l’exécution des philosophes Bruno et Vanini, ces mal-pensants épicuriens, celle, en plein XVIIIe siècle, du chevalier de La Barre pour impiété, ne plaident pas en sa faveur. Mais ce qui différencie le christianisme de l’islam apparaît : il est toujours possible de retourner les valeurs évangéliques, la douce personne de Jésus contre les dérives de l’Église.

Aucune des fautes de l’Église ne plonge ses racines dans l’Évangile. Jésus est non-violent. Le retour à Jésus est un recours contre les excès de l’institution ecclésiale. Le recours à Mahomet, au contraire, renforce la haine et la violence. Jésus est un maître d’amour, Mahomet un maître de haine.

La lapidation de Satan, chaque année à La Mecque, n’est pas qu’un phénomène superstitieux. Elle ne met pas seulement en scène une foule hystérisée flirtant avec la barbarie. Sa portée est anthropologique. Voilà en effet un rite, auquel chaque musulman est invité à se soumettre, inscrivant la violence comme un devoir sacré au coeur du croyant.

Cette lapidation, s’accompagnant annuellement de la mort par piétinement de quelques fidèles, parfois de plusieurs centaines, est un rituel qui couve la violence archaïque.

Au lieu d’éliminer cette violence archaïque, à l’imitation du judaïsme et du christianisme, en la neutralisant (le judaïsme commence par le refus du sacrifice humain, c’est-à-dire l’entrée dans la civilisation, le christianisme transforme le sacrifice en eucharistie), l’islam lui confectionne un nid, où elle croîtra au chaud. Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l’islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine.

Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. Comme aux temps de la guerre froide, violence et intimidation sont les voies utilisées par une idéologie à vocation hégémonique, l’islam, pour poser sa chape de plomb sur le monde. Benoît XVI en souffre la cruelle expérience. Comme en ces temps-là, il faut appeler l’Occident «le monde libre» par rapport à au monde musulman, et comme en ces temps-là les adversaires de ce «monde libre», fonctionnaires zélés de l’oeil du Coran, pullulent en son sein.


II. Extraits de l'interview, parue dans Libération du 23/09/2006, d'Abdelwahab Meddeb, universitaire, producteur de l'émission "Cultures d'islam" sur France Culture, chaque dimanche de 18h10 à 19h.

[...] L'un des pays musulmans censé être le défenseur de l'islam de la manière la plus forte, l'Arabie Saoudite, a sur son drapeau la profession de foi islamique, avec des lettres tellement allongées qu'elles deviennent des lances agressives, et en dessous le glaive. Pour construire un monde en commun dans le respect de la diversité, il faut un dialogue, qui ne doit pas être de complaisance. La question de la violence de l'islam est une vraie question [...]

Question : La violence dans l'islam est-elle une réalité ?
Les musulmans doivent admettre que c'est un fait, dans le texte comme dans l'histoire telle qu'ils la représentent eux-mêmes, en un mode qui appartient plus à l'hagiographie qu'à la chronique. Nous avons à faire à un Prophète qui a été violent, qui a tué et qui a appelé à tuer. La guerre avec les Mecquois fut une guerre de conversion. Il y a eu aussi la guerre avec les juifs et le massacre des juifs à Médine, décidé par le Prophète.

Question : Que dit précisément le Coran ?
Il est ambivalent. Il y a le verset 256 de la deuxième sourate qui dit «point de contrainte en religion». Mais aussi les versets 5 et surtout 29 de la sourate 9, «le verset de l'épée», où il est commandé de combattre tous ceux qui ne croient pas à «la religion vraie». L'impératif qâtilû, que l'on traduit par «combattez», utilise une forme verbale dont la racine qatala veut dire «tuer». Le verset 5 est explicitement contre les païens et les idolâtres, aménageant, en revanche, une reconnaissance aux scripturaires, aux gens de l'écriture. Le verset 29, lui, englobe dans ce combat les scripturaires désignant nommément les juifs et les chrétiens. C'est le verset fétiche de ceux qui ont établi la théorie de la guerre contre les judéo-croisés. L'islamisme est, certes, la maladie de l'islam, mais les germes sont dans le texte lui-même.

[...]

http://www.liberation.fr/transversales/weekend/206211.FR.php

Dernier ouvrage d'Abdelwahab Meddeb : Contre-prêches, Seuil, 2006.

III. Dossiers de l'UPJF

1. Affaire Redeker: le droit d'expression à l’épreuve de l'intimidation islamiste, par J.P. Bensimon
2. Menacé de mort et entré dans la clandestinité, R. Redeker écrit à André Glucksmann
3. Redeker sous le coup d’une fatwa mortelle: «C'est dur de devoir tout à coup me cacher»
4. Le cas du professeur "fatwaïsé" largement évoqué dans deux JT de France2
5. Avant le cas Redeker, il y eut (il y a encore…) le cas Chagnon

A lire sur le site : http://www.upjf.org/

dimanche 24 septembre 2006

Courrier des lecteurs : à propos du départ des Juifs d'Irak pour Israël

Suite à notre article du 29 mai 2006, Anatole: Ne pas laisser passer concernant les accusations faites contre Israël par P. Stambul, lors d'un colloque du MRAP, à propos du départ des Juifs d'Irak dans les années 1950 [selon ces accusations, le Mossad aurait effectué des attentats contre des lieux juifs en Irak afin de favoriser le départ des Juifs pour Israël (rappelons aussi qu'en avril 2002, José Bové, qui s'est rétracté par la suite, faisait référence à ces accusations pour lancer l'hypothèse que le Mossad aurait commandité les attaques contre des synagogues en France)], nous avions reçu à l'époque plusieurs commentaires que nous avions publiés; trois nouveaux messages nous sont parvenus à ce sujet hier, d'un internaute qui dit s'appeler Naiem Giladi. Voici son message :

J'ai écrit cet article [Comment les Britanniques et les sionistes ont provoqué l'exode de 120 000 Juifs d'Iraq après 1948] pour la même raison que j'ai écrit mon livre [Ben-Gurion's scandals] : pour dire au peuple usaméricain, et particulièrement aux juifs usaméricains, que les juifs des pays musulmans n'ont pas émigré volontairement en Israël ; que, pour les forcer à partir, des juifs ont tué des juifs ; et que, pour gagner du temps afin de confisquer toujours plus de terres arabes, les juifs ont rejeté à de nombreuses reprises de véritables initiatives de paix de leurs voisins arabes. J'écris au sujet de ce que le premier Premier ministre d'Israël a appelé le « sionisme cruel. » J'écris à son sujet parce que j'en faisais partie.

Je ne doute pas qu'un Juif originaire d'Irak du nom de Naeim Giladi écrive des livres et des articles hostiles à Israël : on sait que, malheureusement, les accusations de la propagande irakienne de cette époque contre le Mossad ont été favorablement reçues par une partie des Juif irakiens, surtout après les difficultés d'intégrations que nombre d'entre eux ont connu en Israël (voir l'article de Haïm Saadoun intitulé "Y a-t-il eu une provocation "sioniste" en Irak pour encourager l'émigration des Juifs d'Irak" publié dans L'exclusion des Juifs des pays arabes, Pardès n°34).

Or, il n'est pas nécessaire de supposer que le Mossad n'aurait jamais fait de coups tordus pour comprendre ce qu'il en est du discours de Naiem/Naeim Giladi. Avant de dire pourquoi, rappelons tout de même l'une des remarques de Haïm Saadoun : avant même les attentats contre des lieux juifs en Irak dans les années 1950 et 1951, le départ des Juifs vers Israël était si important qu'il n'y avait aucune raison pour Israël de l'encourager. Les raisons de cette fuite étant d'ailleurs assez claires, après le Farhoud (violences antisémites en 1941), puis la guerre à laquelle avait participé l'Irak contre Israël à la création de celui-ci en 1948, la condition des Juifs en Irak était devenue de plus en plus intenable. Le témoignage de Herzlia Lokai de Arbil (L'exclusion des Juifs des pays arabes, p. 209) sur l'enfer qu'elle a vécu dans son pays d'origine dans les années 1948/1950 avant de le quitter pour Israël est à cet égard assez édifiant. Et les tortures que les hommes du pouvoir irakien ont infligées à une petite fille juive de 12 ans, Raymonde Muallem (lire son témoignage, op. cit., p. 205) vingt ans plus tard, à une époque (1969) où il ne reste plus que quelques milliers de Juifs en Irak, montre que cette condition des Juifs d'Irak ne devait certes pas s'adoucir avec le temps.

Ceci étant, voici pourquoi en tout état de cause, sans exclure qu'une petite partie de ses affirmations soient exactes, nous n'accorderons globalement guère de crédit au contenu des livres et articles de Naeim Giladi :

1. Au-delà des accusations ponctuelles contre le Mossad en Irak, Giladi affirme de manière générale que les Juifs des pays musulmans auraient quitté ces pays du fait d'actions menées par les Juifs eux-même. Il occulte ainsi totalement une réalité historique qui, pour être mal connue de nos contemporains, n'en n'est pas moins très documentée : celle des nombreux massacres, persécutions, spoliations dont les Juifs ont été victimes dans l'ensemble du monde arabe avant, pendant et après la création de l'Etat d'Israël. Au livre déjà cité sur L'exclusion des Juifs des pays arabes, ajoutons sur ces questions le livre très accessible de Nathan Weinstock, "Histoire de chiens : la dhimmitude dans le conflit israélo-palestinien", chez Mille et Une nuits (2004).

2. Giladi (ou en tout cas celui qui se présente sous ce nom) nous invite pour lire son article à nous rendre sur un site internet qui s'avère être un site pro-iranien, soutenant Ahmadinejad. Ce site dispose de moyens considérables : de facture très professionnelle, il est proposé aux internautes en anglais, en russe, en chinois, et en français. Il contient des liens vers la chaîne du Hezbollah Al-Manar, il vante l'alliance d'Hugo Chavez et de l'Iran, etc... Ce site violemment anti-israélien contient aussi un lien vers le site du français Dieudonné.

Pour ceux que ça intéresse, il s'agit de http://alterinfo.net/ : nul doute que pour connaître le contenu des prochaines rumeurs anti-juives, la consultation de ce site aux allures "altermondialistes", financé par l'Iran, sera instructive.

mardi 1 août 2006

Les vacances d'Anatole

Chers lecteurs,

Anatole prend des vacances : retour en septembre prochain (d'ici là, vos commentaires ne pourront être pris en compte). Une pensée pour ceux qui ne prennent pas de vacances, en particulier pour les soldats israéliens qui sont au premières loges de la guerre contre la barbarie, pour le peuple israélien soumis aux tirs de missiles des terroristes, pour le peuple libanais pris en otage par les mêmes terroristes, pour tous ceux qui dans le monde sont victimes de la barbarie d'organisations fanatiques, en particulier ceux du Darfour, les prisonniers politiques en Corée du Nord (des familles entières soumises aux pires tortures), ceux de Chine et de Russie.

Je rappelle à l'internaute égaré qui serait arrivé par ici à la recherche d'infos et/ou d'analyses plus éclairantes que celles de nos médias habituels, que le site http://www.desinfos.com est probablement le meilleur relais actuel des sites ou blog répondant à cette demande, à commencer par Metula News Agency dont le siège central se trouve à la frontière d'Israël et du Liban dans une zone où se déroulent actuellement de très violents combats. Une pensée particulière pour ces journalistes qui ont choisi de ne pas fuir une zone de guerre particulièrement dangereuse.

Anatole

lundi 31 juillet 2006

Colombani contredit "Le Monde"

Alors que "Le Monde" s'est particulièrement illustré par son parti pris anti-israélien depuis plusieurs années et singulièrement depuis l'agression du Hezbollah le 12 juillet dernier contre Israël, je veux saluer le dernier éditorial de Jean-Marie Colombani (Le Monde daté du 01.08.06) : non que je sois d'accord avec l'ensemble du propos, loin s'en faut, mais du fait qu'il contient un certain nombres de vérités dont il serait souhaitable qu'elles soient considérées par l'opinion en général et... par le journal "Le Monde" en particulier. Je voudrais ici insister sur ces aspects, plutôt que sur les parties à mon sens contestables.

Colombani écrit ainsi que la situation internationale "devrait conduire, malgré le drame de Cana, à plus de retenue dans la condamnation quasi unanime d'Israël par les opinions publiques européennes"

Et Colombani de préciser : " en laissant l'Iran et la Syrie installer, via le Hezbollah, de douze mille à dix-sept mille missiles, le Liban a placé Israël à la portée de l'Iran. Pas de n'importe quel Iran : il s'agit de celui d'Ahmadinedjad, dont les propos sur l'existence de l'Etat d'Israël sont sans ambiguïté. Il ne peut donc y avoir aucun doute sur la réalité de la menace qui pèse sur l'Etat juif. C'est pourquoi, de l'Europe à l'Arabie saoudite, en passant par Washington et Le Caire, la plupart des gouvernements ont souhaité le succès de l'offensive israélienne contre le Hezbollah."

Et encore : "Israël, plus que jamais, doit être garanti par ceux-là mêmes, Européens et Américains, qui sont visés à travers lui."


Et finalement cette remarque curieusement formulée :"Le reproche fait à Israël est d'être coupable d'une réaction "disproportionnée" : le problème est qu'Israël doit sa survie en partie à sa capacité à réagir de façon disproportionnée".

Ne revenons pas sur la part prise par le journal dirigé par Colombani dans ces accusations. Mais puisqu'est reconnue qu'Israël doit sa survie à des réactions qualifiées de "disproportionnées", pourquoi continuer à les qualifier de la sorte ?

C'est d'autant moins justifié que les destructions réllement provoquées par Israël, aussi terribles soient-elles, sont considérablement grossies par nos medias, dans le même temps où l'on oublie pratiquement les centaines de milliers de morts du Darfour.

Saluons en tout cas le fait que, face aux enjeux considérables dont il s'agit, Colombani aura, avec les morceaux cités de cet éditorial, évité un déshonneur dont il reste à vérifier, au quotidien, qu'il ne sera pas celui de son propre journal (ce qui pourrait dépendre des aspects de cet éditorial qui en seront retenus).

La France lèche les bottes iraniennes

Dans la prise en otage actuelle des populations israéliennes et libanaises, effectuée par le Hezbollah pour le compte de l'Iran nazie, la France vient de montrer de quoi elle était capable : Monsieur Douste-Blazy, après avoir rendu hommage au président pro-Hezbollah du parlement libanais, vient en effet de déclarer aujourd'hui à Beyrouth que l'Iran était un élément stabilisateur au Proche-Orient.



Lire l'article de Luc Rosenzweig , " Douste-Blazy : Daladier sans Chamberlin" (© Metula News Agency)

dimanche 30 juillet 2006

Le décès de Pierre Vidal-Naquet utilisé par France 2

L'hommage que France 2 a souhaité rendre ce dimanche soir à la mémoire de Pierre Vidal-Naquet, décédé aujourd'hui 30/07/2006, contient le commentaire suivant : "Pierre Vidal-Naquet aurait certainement participé aux manifestations d'aujourd'hui condamnant Israël".

Cette façon de convier à une manifestation un homme qui vient de décéder a quelque chose de choquant. Mais le choix d'un extrait vidéo où s'exprime l'historien disparu est plus choquant encore, puisque dans cet extrait, Pierre Vidal-Naquet, que son âme repose en paix, désignait Israël comme un "Etat conquérant", et l'accusait au détour d'une phrase d' "extermination des peuples soumis" : en choisissant de diffuser précisément ces propos-là, non seulement hostiles à Israêl, mais proprement délirants (à moins d'entendre par "extermination" un processus par lequel une population connaît une explosion démographique) France 2 met en effet en exergue ce qu'il y aura eu de pire chez cet homme, et non ce qu'il y a eu de meilleur. Mais qu'importe pour France 2 la mémoire de Pierre Vidal-Naquet, l'essentiel n'était-il pas de saisir cette occasion extraordinaire de salir à nouveau Israël en s'appuyant cette fois sur la parole inattaquable d'un Juif, qui plus est décédé ?

Tragédie de Cana : Hollande condamne Israël

" Je condamne, au nom du PS, le bombardement de Cana par les forces israéliennes", a déclaré à l'AFP le Premier secrétaire du Parti socialiste.

A ma connaissance, M. Hollande n'a pas éprouvé le besoin de rappeler que le fait de se servir de civils comme boucliers humains était un crime de guerre. Le journaliste de France 2 qui a fait ce matin l'aller-retour entre Cana et Tyr a confirmé que la population de Cana avait été avertie par les Israéliens, depuis plusieurs jours, qu'il y a aurait des bombardements sur Cana du fait de nombreux tirs de missiles effectués par le Hezbollah depuis cette ville contre le territoire israélien. Rentré à Tyr après son reportage à Cana, ce même journaliste a expliqué le fait que des civils soient restés sur place par la difficulté de pratiquer la route de Cana à Tyr, abîmée par de précédents bombardements israéliens. A se demander si parcourir à pied les 12 kilomètres qui séparent Cana de Tyr n'aurait pas été plus rapide qu'en voiture, y compris pour des enfants qu'on aurait ainsi pu mettre à l'abris.

Monsieur Hollande, le terrible bombardement de la seule ville du Havre par les alliés, en 1944, dont j'ignore s'il se justifiait autant que se justifie aujourd'hui le bombardement par Israël des points de tirs des missiles envoyés son territoire, a fait cent fois plus de morts parmi les civils que le bombardement de Cana. Je me demande donc si ceux qui aujourd'hui, comme vous-même ou le Président Chirac, condamnent Israël, n'auraient pas condamné cent fois plus fermement encore les bombardements alliés, depuis la Normandie jusqu'à Berlin, pour peu qu'on en ait eu des images télévisées ? Je me demande aussi si l'absence de condamnation audible de votre part concernant les massacres d'une tout autre ampleur commis au Darfour par les milices au service de la dictature islamiste du Soudan soutenue par la Russie et la Chine ne s'expliquent pas en partie par l'absence d'images télévisées de ces massacres ?

Post-scriptum 1 : A ma connaissance, M. Hollande ne n'est pas non plus axprimé sur la présence de drapeaux du Hezbollah à la manifestation de soutien au Liban qui s'est déroulée à Paris samedi 29/07/06. Pour avoir un avant-goût de ce qui risque de nous attendre à la rentrée, voici un film de cette manifestation, signalé par balagan.blog-city.com : film de la manif pro-Hezbollah à Paris

Post-scriptum 2 : sept heures sépareraient le raid israélien contre la maison de Cana où a eu lieu le drame et l’explosion meurtrière.

samedi 29 juillet 2006

L'Edito de Jean-Edwar Colomiron (pastiche)



L'EDITO de référence,

par Jean-Edwar Colomiron


"Celui qui ne se souvient pas du passé est conduit à revivre ses erreurs", disait souvent Felix Potain, avec cette sagesse que l'expérience seule finit par donner aux hommes. En ces temps inquiétants où des hommes préfèrent la guerre au dialogue, souvenons-nous donc du passé, et en particulier de ces évènements terribles qui ont suivi le débarquement des américains et de leurs fidèles alliés britaniques le 6 juin 1944. Le bombardement des villes normandes avait mis la région à genoux(*). La résistance des militants français desmilices avait toutefois surpris les Américains, qui comme à leur habitude préféraient de toute façon s'en prendre directement aux civils. Pour trouver une solution au conflit, il aurait fallu qu'existât une Société des Nations suffisament forte pour s'interposer entre la France et les Amériques et imposer aux deux parties un accord politique. Malheureusement, à cette époque, la Société des Nations était en miette. On connaît la suite, jusqu'à la destruction totale de l'Allemagne l'année suivante, le suicide en mai 1945 du chef spirituel du parti nazi : une catastrophe humanitaire sans précédent dans l'Histoire, et la désastreuse montée en puissance de l'empire américain.

Mais revenons au présent. Alors que les militants du parti chiite résistent de façon inattendue aux attaques destructrices des Israéliens, il est grand temps que l'ONU se montre suffisament forte pour s'interposer entre les belligérants et imposer aux deux parties un accord politique, dont chacun connaît déjà les grandes lignes : libération par Israël des militants du parti chiite qu'il détient depuis trop longtemps, respect par ce parti enfin revenu à une activité politique apaisée de la promesse de ne plus provoquer inutilement son colérique voisin. Ainsi les hommes montreront enfin le meilleur d'eux-mêmes, et Felix Potain n'aura pas parlé en vain.


Jean-Edwar Colomiron, rédacteur en Chef du Monde du Hezbollah

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(*) Les bombardements alliés en Normandie ont fait 12 000 morts parmi la population de cette région (source : http://www.memorial-caen.fr)

Proportions, suites...

A lire absolument, pour retrouver le sens des proportions, l'article du journaliste libanais Michaël Béhé, en date du 29 juillet 2006 à Beyrouth Ⓒ Metula News Agency

vendredi 28 juillet 2006

Consensus disproportionnel

Alors que presque tous s'accordent pour accuser Israël d'avoir une riposte disproportionnée, peu se soucient de préciser à qui et à quoi Israël riposte (quand les termes ne sont pas purement et simplement inversés, comme avec ce titre du Monde (29/07/06): "Le Hezbollah réplique aux raids israéliens avec des roquettes de longue portée").

une "réplique" ?

Alors que notre opinion publique s'accorde, informée par les journaux télévisés qui lui montrent les images de "la crise au Liban", pour accuser Israël d'avoir une riposte disproportionnée, peu se rendent compte de la disproportion dans le traitement de l'information lorsque "la crise en Israël" est proportionellement passée sous silence.

Alors que "la communauté internationale" se félicite discrètement de ce qu'Israël fasse le sale boulot, vital pour lui, qui consiste à combattre militairement une organisation militaire terroriste disposant de 12 000 missiles et se servant des populations civiles comme bouclier humain, l'opinion internationale tient plus que jamais Israël en horreur.

Je l'ai déjà dit, on ne peut pas exclure a priori des erreurs de l'armée israélienne, et si des abus sont commis, il faudra les dénoncer. Mais la nature de la menace doit nous inciter à la plus grande prudence : nous sommes aussi dans une guerre de l'information, et il est impossible à qui cherche à se faire une idée aussi objective que possible de ne pas tenir compte du parti pris anti-israélien qu'auront manifesté nos médias depuis des années, parti pris bien documenté par exemple dans les dossiers de l'OMJ.

Lorsque discutant hier devant la Sorbonne avec quelques personnes rassemblées en soutien au Liban j'ai entendu une jeune française, médecin, m'expliquer que les blessures qu'elle avait vues avaient été causées par des bombes à fragmentation, j'ai été troublé : et si c'était vrai ? Je ne connais pas grand chose aux armes, et à vrai dire je doute fort que ce médecin ait les compétences militaires lui permettant de soutenir son affirmation. Comment d'ailleurs exclure que certaines blessures résultent de l'explosion de stock d'armes du Hezbollah, quand on sait que les terrorites islamistes, comptant sur les dommages causés aux civils libanais pour marquer des points dans la guerre des images, se terrent avec leurs armes au milieu des civils ?

Il est légitime que les libanais et leurs amis manifestent leur solidarité avec leur pays meurtris, mais comment expliquer que parmi les affiches disposées là par ces personnes, aucune ne dénonce le Hezbollah ? " Le combat contre le Hezbollah est une affaire interne au Liban", m'a dit une jeune journaliste libanaise que venait d'interviewer une équipe d'Arte... comme si le tir des missiles sur Israël, et depuis vendredi 28/07/06 de missiles Zilzal I d'une portée de 125 km, était une affaire interne au Liban !

Et comment comprendre que, si cette journaliste libanaise se souvenait peut-être, vaguement, avoir vu les milices Hezbollah faire le salut nazi, ce n'était le cas de personne d'autre, pas plus que des membres de l'équipe d'Arte qui réalisait le reportage en question ?

Disproportionnée la réplique israélienne, comme l'affirme le parti socialiste dans ses récents communiqués sur "la crise au Liban", parti qui souhaite également que le Hezbollah puisse "revenir" (!) dans la communauté politique ? Pour en juger, il faudrait déjà répondre aux questions suivantes, posées par Raphaël Barak dans un article récent de Libé :


"que faire, quand les terroristes du Hezbollah, avec l'aide de l'Iran et de la Syrie, cachent plus de 12 000 roquettes et missiles, dans des zones urbaines surpeuplées, dans des villages, dans des maisons habitées et même dans des mosquées ? Que faire quand le Hezbollah se sert de la population libanaise comme bouclier humain et s'installe chez eux pour lancer des roquettes sur Israël ? Israël ne vise pas le Liban mais l'infrastructure terroriste. Il empêche également l'acheminement de roquettes en provenance de l'Iran qui se trouvent, en ce moment même, à la frontière syrienne avec le Liban. Avant chaque attaque, nos forces militaires distribuent des tracts pour demander aux civils de quitter les zones où se trouvent des infrastructures terroristes. Notre armée préfère renoncer à l'avantage de l'effet de surprise, afin d'épargner des vies innocentes."

Finalement, il y a deux consensus différents : d'une part celui de l'opinion publique, partagé et soutenu par une grande partie des médias, des partis politiques et des pouvoirs publics, pour condamner Israël et ses ripostes "disproportionnées" ("comme toujours", précise même un article du Monde) et dont nous risquons en septembre prochain de voir l'expression sous sa forme la plus grossière dans des manifestations hostiles à Israël et au peuple juif; d'autre part le consensus de nombreux chefs d'états, plus discret mais qui se traduira bientôt dans la réalité,quant à la nécessité absolue de désarmer le Hezbollah. De ce coté là, tout le monde semble à peu près d'accord maintenant pour que soit mis en place une force d'interposition internationale avec de véritables moyens (et il en faudra !) pour neutraliser le Hezbollah et permettre au Liban de retrouver sa souveraineté notamment sur le sud Liban. Il semble que la France désire donner le sentiment de vouloir jouer un rôle de premier plan dans une telle force : les combats à venir entre soldats français et troupes du Hezbollah seraient peut-être l'occasion pour l'opinion publique de notre pays de prendre, enfin, conscience de la nature de la menace qui pèse sur les démocraties. A moins que notre pays ne se dégonfle (pschittt...) et préfère continuer à compter sur Israël tout en l'accusant de réponse disproportionnée ?

jeudi 27 juillet 2006

Lettre au dessinateur Serguei

Lettre ouverte à Serguei (serguei@lemonde.fr), dessinateur au journal "Le Monde".
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le dessin de Serguei


Monsieur,

après la publication par votre journal du dessin que vous avez choisi d'intituler "Mémoire du sacrifice", je me suis rendu sur votre site http://www.serguei.fr/index2.html pour comprendre ce que vous aviez bien voulu dire avec cette botte juive ou israélienne, en tout cas marquée d'une étoile de David, écrasant trois personnages placés dans une posture rappelant la position du Christ sur la croix, croix que l'on retrouve sur le personnage central, signalant que les victimes de l'horrible botte ne sont pas des islamistes du Hezbollah, mais des civils libanais, notamment chrétiens.

Il y a à l'évidence de votre part une analyse très précise de la guerre qui sévit actuellement au proche-orient, et il semblerait que d'après vous "les Israéliens" (ou bien d'ailleurs "les Juifs" ? car je n'oublie pas vos références à la mémoire, au "sacrifice" (?), le Christ en croix, etc. ) massacrent délibérément les hommes, les femmes et les enfants du Liban.

Je n'ignore pas que cette accusation monstrueuse est régulièrement soutenue par votre journal et la plupart des autres médias de notre pays. Elle n'en demeure pas moins monstrueuse, car totalement infondée. Ce n'est pas nier la souffrance des libanais que de dire cela, mais seulement reconnaître que le seul objectif du gouvernement israélien et de son ministre travailliste de la défense est de protéger leur pays en neutralisant une force armée par l'Iran de dizaines de milliers de missiles, force de fanatiques faisant le salut nazi, qui s'appelle le Hezbollah, qui se terre au milieu des civils, qui a installé tout un réseau de postes militaires et de passages sous-terrains dans le sous-sol des maisons du sud liban, dans une stratégie clairement pointée par Monsieur Jan Egeland, chef des affaires humanitaires des Nations unies, lorsqu'il a déclaré lundi 24 juillet dernier :
"le Hezbollah doit cesser de se fondre lâchement (...) parmi les femmes et les enfants (...) J'ai entendu qu'ils étaient fiers parce qu'ils avaient perdu très peu de combattants et que ce sont les civils qui subissent le plus gros (des attaques). Je ne pense pas que quiconque devrait être fier d'avoir plus de morts parmi les enfants et les femmes que les hommes armés"((lire la dépêche AP))
déclaration que votre journal (dit de "référence" !) semble ne pas avoir reproduite, malgré son importance.

Dans le même ordre d'idée, je pense à la remarque simplement logique d'un membre de la diplomatie de l'un des pays dont un soldat de l'ONU est mort avant-hier suite à une dramatique erreur israélienne, je crois que c'est un finlandais, en substance : "Israël n'a aucun intérêt à se rendre impopulaire en bombardant volontairement des soldats de l'ONU, et tout indique qu'il s'agit effectivement d'une erreur, comme il s'en produit malheureusement dans toutes guerres". A moins de penser que les Israéliens sont sous l'empire du Mal (votre confrère Philippe Val, de Charlie Hebdo, qui en terme de caricatures est probablement au moins aussi compétent que vous, a écrit un édito sur ce thème que je me permet de reproduire à votre intention à la suite de ce courier), dites-moi quel intérêt Israël aurait à s'attaquer délibéremment à des civils innocents (je ne parle pas des combattants en tenue civile, probablement comptés comme civils) plutôt qu'aux forces du Hezbollah ?

Monsieur, sur votre site, un site sympa, cool, humaniste, et pacifiste, j'ai lu une sorte de poème comportant cette phrase :" toute mort est un génocide".

Voulez-vous donc dire que la mort de Hitler est un génocide ? Ou que la mort naturelle dans son lit d'un très vieil homme heureux d'avoir eu une belle vie est un génocide ? Vos dessins sont inquiétants, mais la légèreté avec laquelle vous utilisez le mot "génocide" l'est tout autant.

"toute mort est un génocide..." écrivez-vous dans votre poème. Voulez-vous dire que lorsque mon oncle, juif et résistant, s'est attaqué aux soldats nazis et a peut-être tué certain d'entre eux, il a commis un génocide ?

Que voulez-vous dire, Monsieur ?

Votre poème, sur votre site, par son humanisme affiché, montre que vous n'êtes pas le mauvais bougre. Les pacifistes comme vous ne sont jamais de mauvais bougres. En 1940, mon oncle n'était pas pacifiste, puisqu'il participait à la Résistance, armes à la main : les pacifistes, eux, acclamaient Pétain.... A cette époque il y a eu l'Affiche Rouge, par laquelle la propagande nazie a tenté de faire passer de véritables résistants pour des terroristes. Aujourd'hui, la propagande ne vaut guère mieux qui tente de faire passer de véritables terroristes pour des résistants (tous les jours, votre journal et d'autres parlent de "la résistance du Hezbollah" : certes, l'expression n'est pas critiquable par elle-même à s'en tenir au dictionnaire, mais que de sous-entendus ! et que dire des "activistes", et même des "militants" du Hezbollah, comme on les appelle à présent dans les rédactions ! Avez-vous au moins vu, de vos yeux, ne serait-ce que sur les photos qui en témoignent, l'énergie avec laquelle ces types-là font le salut nazi ?)

Pour revenir à votre dessin, pardonnez ma franchise mais il me semble que par ses sous-entendus visant les Juifs il fera date dans l'histoire des ignominies avérées de votre journal.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de ma considération distinguée,

Anatole

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Edito de Philippe Val (Charlie Hebdo, 19 juillet 2006)

Aux Israéliens, il n’arrive jamais rien. Ils vivent heureux et en sécurité, entourés de voisins charmants qui s’appellent Syrie, Hezbollah, Hamas. Ces braves gens ne feraient jamais de mal à une mouche.

Mais comme l’Israélien a le fond méchant, il passe son temps à massacrer et à emprisonner les enfants des voisins.

Le leader chiite Hassan Nasrallah est un héros au sourire si doux. Il vient juste de foutre le feu à la région, mais évidemment, c’est de la faute d’Israël.

Israël n’est jamais agressé. Israël n’est jamais en danger. Israël a toujours tort.

La cruauté ontologique de l’Israélien, au fond, est rassurante. Elle permet de mesurer à quel point on est du côté du bien, de la générosité, de l’irréprochable.

Vous voulez qu’on vous trouve sympa et militant d’une gauche couillue et courageuse ? Portez un tee-shirt du Hamas à Paris-Plage.

Que l’on critique les décisions du gouvernement israélien, qu’on juge les ripostes excessives ou non, c’est une chose. Mais qu’on se donne au moins la peine de rappeler que le camp adverse - en l’occurrence, le Hezbollah et sa jonction avec le Hamas - a aussi quelques responsabilités dans l’histoire.

Pour les ambitions du Hezbollah - à savoir, fédérer, pour le compte de l’Iran, une grande force panislamiste -, une paix entre Israéliens et Palestiniens serait une catastrophe.

Ils font donc tout pour qu’une guerre fédératrice éclate, pendant laquelle l’Iran se hâtera d’achever son projet nucléaire. Qu’on parle de réalité, au lieu d’en taire sans cesse la moitié.

A moins d’annoncer la couleur et d’avouer qu’on travaille dans un organe de propagande. Ce qui n’est pas le cas de Charlie.

Philippe Val
© Charlie Hebdo

jeudi 20 juillet 2006

Portrait de quelques "militants"

Heil Hezb 1 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)


Aujourd'hui, le pacifiste Amos Oz soutient dans Le Figaro l'armée israélienne dans la guerre qu'elle doit mener contre le Hezbollah, plusieurs articles du quotidien libanais Le Jour / l'Orient pointent la nécessité pour le Liban de combattre aussi le Hezbollah, et un journaliste libanais de proche-orient.info, qui avait jusque là soutenu l'action israélienne contre le Hezbollah, craque devant les destructions de son pays, ce que l'on peut comprendre : comment d'ailleurs exclure a priori des erreurs ou des abus de la part de l'armée israélienne ? Ils ne sont pas plus acceptables que ne l'étaient les destructions parfois gigantesques causées par les alliés à partir de juin 1944, mais comme elles ils ne suffisent pas à nous faire remettre en question les opérations militaires par lesquelles Israël se bat aujourd'hui contre les forces qui voudraient le détruire et qui soumettent quotidiennement un million d'Israéliens à d'incessants tirs de roquettes.

Je ne reproche pas à nos médias de pointer les destructions provoquées au Liban par les actions israéliennes, mais d'oublier de dire que le Hezbollah ne laisse pas le choix à Israël, de ne pas rendre compte comme elle le mériterait de la souffrance endurée par le peuple israélien (arabes compris), et finalement, j'en ai parlé dans mon précédent article, de laisser majoritairement éclater leur parti pris en employant des expressions telles que "activistes" ou "militants" pour désigner les terroristes du Hamas ou du Hezbollah.

Aujourd'hui je vous propose quelques portraits de ces "militants" :

Heil Hezb 2 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)

Heil Hezb 3 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)

Heil Hezb 4 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)



de leurs leaders :

Heil Islamiste (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)

et encore quelques portrait par où l'on voit que les islamistes palestiniens ne sont pas en reste :

Heil Arafat

Heil forces palestiniennes

mardi 18 juillet 2006

Auto-hypnose : augmenter la dose

Les militants extrémistes tels Marius Shattner qui rédigent les dépêches de l'AFP qui inondent notamment nos médias (voir notre article Les activistes de l'AFP) ont depuis longtemps réussi à imposer le terme activiste pour désigner les véritables terroristes que sont ces fous furieux, adorateurs de la mort, qui défilent bras tendus sous les banières des "martyrs d'Al-Aqsa", du Hamas ou du Hezbollah.

Cette dénomination, par la confusion qu'elle suggère entre terrorisme et résistance légitime, s'apparente à celles employée en son temps par ceux qui, déjà, voulaient créer la confusion entre résistance et terrorisme (qui ne se souvient de l'affiche rouge ?). Mais l'auto-hypnose s'épuise, il faut augmenter les doses, alors on passe à l'étape suivante : les terroristes islamo-fascistes seront dorénavant régulièrement appelés des... militants ! J'avais constaté la chose depuis quelques semaines, j'en ai encore eu la confirmation ce matin sur une radio publique, et il y a ici un paquet d'autres exemples, et là encore un autre paquet.

les "militants" du Nouvel Obs (et/ou d'Associated Press)

Outre Radio-France, le lecteur constatera en suivant les liens précédents que cette terminologie plus que douteuse est surtout le fait de sites officiels chinois et du Nouvel Observateur, qui reprend les dépêches d'Associated Press, qui sur ce coup-là n'a rien à envier à l'AFP (je néglige ici la question de savoir qui traduit quoi et comment...). Qu'en conclure exactement, je ne sais pas, mais je vous propose, cher lecteur, chère lectrice, de prévoir l'étape suivante avec le sondage suivant : "sympathisant du Hamas" ? (c'est sympathique), ou bien "pote des martyrs d'Al Aqsa" ? A vous de dire :








Après "activistes" et "militants"...

Nous aurons bientôt droit à :


des proches du Hamas ont...

des amis du Hezbollah avaient...

un copain du mouvement social...

deux bienfaiteur de l'association...

un membre bienfaiteur de...

une connaissance du groupe...

trois sympathisants de...

des passionnés...

des experts...




Résultats







dimanche 16 juillet 2006

"Ils s'en foutent, ils tirent n'importe où"

De retour d'un pays en guerre, traumatisés (on le serait à moins) mais néanmoins plutôt souriants (tout le monde est en bonne santé), ils sont interrogés par les journalistes TV. Ils sont des dizaines, mais parmi les trois retenus, cette femme dont le témoignage consiste essentiellement en une analyse de l'état d'esprit des israéliens : "Ils s'en foutent, ils tirent n'importe où".

S'agit-il de la pensée des journalistes, qu'ils préfèrent faire dire par une personne crédible, puisqu'elle était sur place, un témoin direct ? Pourtant, il est évident qu'avec la puissance de feu déployée par Israël, si vraiment "ils s'en foutaient et tiraient n'importe où" il y aurait cinquante fois plus de morts.

Alors ? Alors si les journalistes faisaient leur métier, qui est de nous informer, ils nous diraient que le Hezbollah (comme le Hamas en territoire palestinien) a de longue date choisit de placer ses centres de commandement, des dépôts d'armes, ses caches au milieu des populations civiles qui leurs servent de bouclier, comptant précisément sur la mort de civils pour donner à Israël un visage haïssable. Or, la portée des missiles iraniens tirés par le Hezbollah oblige Israël à se battre jusqu'à ce que le mouvement terroriste soit hors d'état de nuire. La mort de civils libanais résulte des choix du Hezbollah.

"Disproportionnées", disent 90% des commentateurs, politiques ou journalistes, commentant les actions israéliennes. C'est possible. Mais les considérations précédentes montrent qu'il n'est pas si facile d'en juger. Et d'autre part, 90% des commentateurs, politiques ou journalistes, ont ces dernières années si souvent montré leur partialité anti-israélienne, que jusqu'à preuve du contraire c'est leurs commentaires que je crois mal proportionnés.

samedi 15 juillet 2006

Les limites d'une métaphore

Le retrait israélien de Gaza l'été dernier, loin d'avoir été accueilli avec satisfaction par les antisionistes radicaux, avait donné lieu de leur part à des commentaires faisant plus que jamais la part belle à l'expression "prison à ciel ouvert" pour désigner la situation du minuscule territoire palestinien surpeuplé.

Les quantités prodigieuses d'armes qui entrent dans ce territoire ne suffisent pas à démentir l'expression en question, non plus que le fait que des tunnels aient pu être creusés vers l'Egypte ou vers Israël... En revanche, le fait (signalé récemment dans tous les medias) que plusieurs milliers de palestiniens qui se trouvaient en Egypte ont réussi à forcer le passage pour entrer dans la bande de Gaza me semble indiquer comme une limite à la métaphore de la prison : c'est en effet la première fois que j'entends parler d'une évasion ayant lieu dans ce sens là...

La guerre

Démocratiquement élu, comme le Hamas, comme naguère Hitler, souvent désigné comme "le fou", comme naguère Hitler dont il est manifestement un grand admirateur, Ahmadinejad tient des propos que nous ferions bien d'étudier de près.

Il est frappant qu'il ait averti,
jeudi 13/07/2006, qu'une frappe israélienne sur la Syrie serait considérée par Téhéran comme une attaque contre l'ensemble du monde islamique. C'est reconnaître que l'agression du Hezbollah contre Israël est en fait une agression de la Syrie, proche de Saddam Hussein, et cela suggère le rôle de l'Iran dans cette affaire, qu'illustre cette info de la Mena, "l'avion téléguidé qui s'est écrasé sur le navire de la flotte israélienne était de conception iranienne, piloté à distance depuis Beyrouth par des Gardiens de la révolution iranienne".

Il est facile de qualifier les actions israéliennes de disproportionnées comme le font à l'unisson nos médias et le président Chirac, mais encore faudrait-il pour en juger savoir évaluer précisément la nature des forces qui s'attaquent à Israël...

(pour ma part, j'ignore le degré de massivité des destructions que peuvent faire les armes dont disposent aujourd'hui l'Iran et la Syrie, mais il me semble préférable d'agir militairement contre des régimes proches du nazisme, aux ambitions génocidaires affirmées, avant que leur niveau d'armement devienne excessif)




Edgar Morin blanchi par la cour de cassation

"Dans l'opprimé d'hier l'oppresseur de demain disait Victor Hugo"

Cette première phrase de l'article honteux cosigné par Edgar Morin en juin 2002 résume à elle seule ce qui y tient lieu de pensée.

A partir de là, plus besoin de vérifier les "informations" sur lesquelles on prétend s'appuyer (parlant de "massacres" à Jenine(*), bien ici dans la ligne du Monde qui avait à l'époque publié un dessin comparant les combats de Jenine à... Auschwitz !), plus besoin de prendre la moindre précaution dans l'expression de son hostilité au peuple juif :

"Ce qu'on a peine à imaginer c'est qu'une nation de fugitifs, issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l'histoire de l'humanité, ayant subis les pires humiliations et le pire mépris soit capable de se transformer en deux générations non seulement en " peuple dominateur et sur de lui ", mais, à l'exception d'une admirable minorité, en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier. "

"Dans les derniers temps de la reconquête de la Cisjordanie, Tsahal s'est livré à des actes de pillage, destructions gratuites, homicides, exécutions où le peuple élu agit comme la race supérieure. On comprend que cette situation dégradante suscite sans cesse de nouveaux résistants, dont de nouvelles bombes humaines. "

(texte intégral sur http://www.mcxapc.org/docs/conscienceinextenso/morinext.htm)

La cour de cassation vient d'annuler, le 12 juillet 2006, la condamnation d'Edgar Morin. Il est donc à nouveau possible dans notre pays de calomnier et d'insulter tout un peuple. C'est une très mauvaise nouvelle pour notre pays.

G. Huber avait parlé à ce sujet de Garaudysation des esprit. La décision de la cour de cassation représente à cet égard une nouvelle étape.

http://vigilances.blogspot.com/2005/06/la-garaudysation-des-esprits.html

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(*) A propos des combats de Jenine d'avril 2002,
http://www.col.fr/arche/article.php3?id_article=500

jeudi 13 juillet 2006

Keskidi koko ?

Le 13 juillet 2006 au soir, alors que la guerre islamico-israélienne est entrée dans une nouvelle phase avec le tir d'un missile du Hezbollah sur Haïfa, à plus de 60 km de la frontière libano-israélienne, le site internet de l'huma ne laisse apparaître aucune information au sujet de ces événements d'autant plus considérables qu'ils sont liés à l'alliance massivement terroriste irano-syrienne.

Oh, ça ne va pas durer, juste le temps pour les cocos français de savoir s'ils doivent ou non s'aligner sur la position du parti communiste libanais, à qui l'agression du Hezbollah contre Israël à l'origine de cette nouvelle guerre a inspiré ceci : le Parti communiste libanais (PCL) s’est félicité des « actions héroïques entreprises par la Résistance », qu’il a qualifiées de « parfaitement légitimes » (ref L'Orient Le Jour, journal francophone libanais).

La "Résistance" ! Décidément, ceux qui aujourd'hui assimile le terrorisme à de la résistance ne sont pas très éloignés de ceux qui, naguère, assimilait la résistance au terrorisme. On verra bientôt comment vont se positionner nos cocos...

mardi 11 juillet 2006

Quand la France se mobilise...

Quand la France se mobilise... ça donne éventuellement ceci :

* 200 000 signatures en quelques jours pour protester contre le déplacement de 2 heures dans l'après-midi d'une émission certes populaire (pourquoi pas ?), proche de l'extrême gauche (bon), antisioniste (c'est banal), conduite par un démago autoritaire qui n'a pas eu à cacher son amitié pour son invité "Tariq" (Ramadan), branche souriante des "Frères Musulmans",

* 1608 signatures en plus d'un an pour dénoncer le massacre de 200 000 personnes au Darfour par les milices Janjawids aux ordres de la dictature de Khartoum, qui s'inscrit dans le courant des "Frères Musulmans".

Signez et faites signer l'appel Urgence Darfour :
http://appel.urgencedarfour.org/

lundi 10 juillet 2006

Le Darfour, la Chine et la Russie

Déclic ce soir dans la prise de conscience des crimes de type génocidaires commis au Darfour par les milices janjawids au service de la dictature islamiste soudanaise : le meeting qui a rassemblé ce soir quelques centaines de personnes au Théatre de la Madeleine aura permis de compter parmi les soutiens à cette cause de nombreuses personnalités, dont Brigitte Fossey, Pierre Arditi, Richard Berry, Georges Charpak, André Glucksmann, Pascal Bruckner, Bernard-Henri Lévy, Dominique Sopo, Pierre Lellouche, Jack Lang, François Zimeray, Patrick Poivre d'Arvor, la soirée ayant été animée par Daniela Lumbroso...

L'expression "crime d'indifférence" qui a été prononcée par Pascal Bruckner m'a rappelé deux souvenirs datant d'un ou deux ans : un ancien copain, un Juif violemment anti-israélien, m'a dit un jour que "oui, sur le Darfour, on exagère beaucoup". J'ignore la source de la propagande qui avait ainsi réussi à convaincre ce courageux dénégateur que l'enfer du Darfour ne méritait pas une prise de conscience urgente, mais il se pourrait que cela ait un rapport avec ce deuxième souvenir : testant un jour le moteur de recherche du journal d'extrême gauche "Le Monde Diplomatique" (groupe "Le Monde"), j'ai pu constater que tandis qu'une requête sur Israël renvoyait plus de cent réponses, une requête sur Darfour n'en renvoyait qu'une...

Mais je parlais dans mon dernier message de la Chine et de la Russie qui faisaient la morale à Israël (lire ici); or j'apprends ce soir en écoutant le formidable François Zimeray que la Chine en premier lieu, la Russie ensuite, investissent massivement auprès du gouvernement islamiste du Soudan, qu'ils sont ainsi en quelque sorte les parains du crime. Aussi, comme l'a fait remarquer Pierre Lellouche, les démocraties occidentales n'ont moralement pas le droit d'attendre que la Chine et la Russie donnent leur feu vert pour intervenir au Darfour, de même que nous sommes intervenu avec les autres membres de l'OTAN au Kosovo en 1999, sans mandat de l'ONU.

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A lire, un article de Serge Farnel, Darfour : origines et bilans d’un génocide (Mena).

jeudi 6 juillet 2006

La Chine, Cuba, la Russie... font la morale à Israël

Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU condamne aujourd'hui l'intervention israélienne à Gaza, dans une déclaration qui qualifie le soldat israélien enlevé par des combattants palestiniens de "prisonnier de guerre" et qui qualifie d'"otages" les terroristes du Hamas arrêtés par les Israéliens.

Je ne conteste pas que certains aspects des opérations israéliennes actuelles puissent être critiqués, même sévèrement, encore faudrait-il tenir compte du contexte.

Parler de "prisonnier de guerre" à propos du soldat Shalit revient à considérer en effet que le proto-état islamiste de Palestine a déclaré la guerre à Israël, sans doute suite à l'humiliation qu'aura représenté pour le peuple palestinien... l'évacuation de Gaza, et suite aux provocations incessantes qui consistent, de la part d'Israël, à... être la cible quotidienne depuis cette évacuation de missiles palestiniens !
D'un autre coté, par contraste, parler d'"otages" à propos des criminels contre l'humanité (rappelons que les attentats suicides ont été désignés comme tels par l'association Human Right Watch, et même par Mahmoud Abbas, le 22 juin dernier, à Petra, en réponse à une question d'Elie Wiesel) qui ont été arrêtés par Israël, les Naif Rajoub, Vajiah Nazal, Mohammed Bargouti, et autres commanditaires de multiples assassinats, c'est se livrer à une propagande dont la logique est comparable à celle qui consisterait à prétendre qu'Eichmann aurait été pris en otage par Israël en 1954.


Mais au fait qui, à travers le Conseil des Droits de l'Homme, condamne Israël ? La réforme récente de cette institution contestable a heureusement conduit à ce que par exemple le Soudan n'en fasse plus partie. Il n'empêche, que cette noble assemblée juge "moralement répréhensible" l'intervention israélienne n'est pas très étonnant lorsqu'on se souvient qu'elle comprend la Chine, la Russie, Cuba, et plusieurs pays musulmans connus pour l'originalité de leur conception de la politique qui consiste, comme chacun sait, à faire de la morale son premier principe.

On lira avec intérêt l'article de Jean-Claude Buhrer pour Reporters sans frontières, à la lumière duquel on pourra décrypter le texte suivant, signé d'une agence française de presse assez connue :


Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a condamné jeudi (6 juillet 2006) les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et réclamé la libération de hauts responsables palestiniens arrêtés pendant l'offensive.

Dans une résolution adoptée par 29 voix contre 11, le nouveau Conseil a appelé Israël à mettre fin à son intervention armée et demandé la libération immédiate des ministres et députés palestiniens arrêtés la semaine dernière par l'armée israélienne.

Cinq pays se sont abstenus lors du vote qui survient alors qu'Israël est engagé dans sa plus grosse opération militaire depuis son retrait de la bande de Gaza l'an dernier.

Aux termes de la résolution déposée par les pays musulmans, le Conseil a en outre décidé l'envoi d'une mission urgente d'établissement des faits dirigée par le rapporteur spécial de l'Onu pour la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, John Dugard.

Israël a par le passé refusé de collaborer avec M. Dugard et ses prédécesseurs.

Dans son intervention devant le Conseil, le rapporteur spécial a estimé que l'offensive à Gaza était "moralement répréhensible".

"Israël est manifestement en violation des normes les plus fondamentales du droit humanitaire et des droits de l'homme", a dénoncé M. Dugard, évoquant l'interdiction des châtiments collectifs.

Les arrestations de responsables du Hamas semble s'apparenter à des prises d'otages, a-t-il ajouté.

A propos du soldat israélien enlevé par un groupe armé palestinien, à l'origine de l'offensive à Gaza, le rapporteur spécial a émis l'espoir qu'il soit "bien traité en tant que prisonnier de guerre et libéré en bonne santé".

Le texte adopté jeudi fait part de la "profonde préoccupation" du Conseil à l'égard "des violations des droits de l'homme du peuple palestinien provoquées par l'occupation israélienne, notamment par les opérations militaires israéliennes en cours".

La résolution a été adoptée durant la première session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme entamée mercredi sur demande des pays arabes, soutenus par la Chine, l'Inde, la Russie et l'Afrique du sud.

Un tiers des 47 membres du Conseil peuvent demander une telle réunion en cas de situation de crise en matière de droits de l'homme.

Les pays occidentaux ont estimé que cette résolution était entachée de partialité car elle s'abstient d'examiner l'enlèvement du soldat Gilad Shalit ainsi que les tirs de roquettes contre Israël.

Le différend a empêché l'adoption de ce document par consensus et les pays membres sont passés au vote.

Le texte appelle "toutes les parties en présence à respecter les règles du droit humanitaire international et à s'abstenir de commettre des actes de violence envers les civils" mais cette disposition n'a pas suffi à rééquilibrer suffisamment la résolution aux yeux des Occidentaux.

En conséquence, les Etats-Unis, qui ne font pas partie du Conseil mais y assistent en tant qu'observateurs, se sont dits "déçus" par la résolution.

"Une chance historique de traiter la question des droits de l'homme de façon juste, équitable, et équilibrée a débouché sur une mise en accusation du seul Israël", a déploré l'ambassadeur des Etats-Unis à Genève, Warren Tichenor.

dimanche 2 juillet 2006

Le Mal selon les cocos

Tout le monde sait bien, pourtant, que le scénario écrit par le premier ministre israélien n’a qu’une fin : la poursuite de l’occupation, l’aggravation de la violence, la souffrance des peuples.

Pierre Barbancey, L'Humanité, 30/06/06

Barbancey n'exprime pas la seule opinion d'un groupuscule d'extrême gauche appelé "parti communiste", mais bien celle de l'immense majorité des faiseurs d'opinions de notre pays. On peut critiquer sévèrement, comme le fait Alain Finkielkraut, le bombardement par Israël de la centrale électrique de Gaza, mais d'une toute autre nature sont les propos tels ceux de Barbancey qui prétendent que la souffrance est le but même recherché par le premier ministre de l'Etat juif. C'est bien l'accusation d'incarner le Mal qui est faite contre le gouvernement d'un peuple en état de légitime défense, et celle-ci s'inscrit dans les accusations analogues faites au même peuple depuis des siècles.

(C'est d'ailleurs un discours du même tonneau que tient un internaute en envoyant sur ce blog le message qu'il a laissé en commentaire du message " Alain, Elie et Frederic : nuls !" )

mardi 20 juin 2006

Lettre ouverte à Colombani

saisie écran 2 : Le Monde, 21/06/2006

Monsieur,

Consultant ce 21 juin 2006 la version électronique de votre journal, je constate avec étonnement et avec émotion que la version des événements dramatiques qui se sont produits vendredi 9 juin dernier sur une plage de Gaza qui est proposée aux internautes l'est sans aucune précaution, à l'indicatif, alors même que ladite version a été formellement démentie par l'enquête de l'armée israélienne.

saisie écran 1 Le Monde 21/06/2006

L'enquête des journalistes du Monde serait-elle plus sérieuse, plus scientifique, plus crédible que celle de l'armée israélienne ? Vous êtes libre de le croire, mais même dans ce cas le conditionnel se serait imposé. L'enquête de l'armée israélienne n'aurait-elle à être considérée par vous que comme de la propagande, de sorte que 12 jours après les évènements et 8 jours après la diffusion par l'Etat hébreux de ses résultats vous n'ayez pas de quoi y voir la moindre raison de rectifier votre présentation ne serait-ce qu'en employant le conditionnel plutôt que l'indicatif dans votre description, accusatrice à l'égard d'Israël, de l'évènement ? C'est peut-être votre opinion, mais la moindre des choses aurait alors été de préciser à vos lecteurs que les enquêtes de l'armée israélienne sont reconnues pour leur sérieux non seulement par la droite israélienne, mais aussi à gauche, par des personalités comme Peretz ou Shimon Peres, et qu'elles ne sont mises en doute que par une très petite minorité d'extrême gauche. Il est vrai qu'une enquête a révélé que les journalistes du Monde votaient majoritairement Besancenot (c'est leur droit, bien sûr, mais alors comment se fait-il que votre journal soit encore considéré comme un journal de référence dans un pays où l'extrême gauche reste très minoritaire).

Ainsi, j'observe que, s'agissant d'Israël, votre journal se livre à ce que je ne vois pas comment appeler autrement que de la propagande pure et simple : ne faut-il par conséquent pas voir en votre journal l'un des principaux acteurs de la désinformation quasi-générale qui semble bien régner dans notre pays à l'encontre d'une autre démocratie qui, sans être parfaite, sans être au-dessus de toute critique, aurait certainement beaucoup à nous apprendre en matière de démocratie et de dignité ? Cette question est étayée par des centaines de documents, mais un seul suffirait, vous l'avez sous les yeux : l'emploi par "lemonde.fr" de l'indicatif pour affirmer, 8 jours après la publication de l'enquête documentée contredisant cette version, que le drame de Gaza serait la conséquence d'un "bombardement israélien sur une plage bondée de Gaza".

Par une telle propagande, ne participez-vous pas à la montée de l'antisémitisme dans notre pays ? Ce n'est pas nier l'immense diversité de positions et d'opinions au sein du peuple juif que de poser cette question qui procède d'un examen attentif et régulier du traitement si particulier que vous et la plupart de vos confrères réservez à l'Etat du peuple juif et que je viens très partiellement de décrire. L'histoire, je le crois, retiendra que vous y aurez eu votre part.

Je vous prie de croire, Monsieur, à l'expression de ma considération distinguée,

Anatole


Références :

http://www.desinfos.com
http://www.lemonde.fr
http://www.menapress.com
http://www.m-r.fr
http://www.primo-europe.org
http://www.proche-orient.info
http://www.upjf.org