Depuis mon dernier post intitulé "Israël doit maintenant négocier avec les Palestiniens", j'ai lu avec une certaine déception le texte de Victor Perez appelant à un arrêt total des négociations, selon le titre de son texte. Plus précisément, il demande qu'il n'y ait aucune négociation tant que l'AP n'aura pas reconnu qu'Israël est l'Etat du peuple juif. A quoi bon prétendre depuis des années qu'Israël est favorable à des négociations sans conditions pour en poser à présent ? Qu'Israël se reconnaisse lui-même comme Etat du peuple juif, voilà l'essentiel, et non qu'il soit reconnu comme tel par d'autres. Une telle reconnaissance par lui-même suffit à interdire à Israël d'accueillir des "centaines de milliers de Palestiniens" sur son territoire, pour reprendre l'expression inquiétante de V. Perez : il n'est pas question de cela, et c'est justement l'objet de négociations que de préciser le nombre symbolique de Palestiniens qui pourraient retourner sur leur lieu de naissance après qu'ils l'ont fui, et parfois après qu'ils en ont été chassés (ben oui), lors de la guerre défensive et de survie qu'Israël a dû mener à sa naissance contre les pays Arabes.
Plus récemment, l'intervention de Luc Rosenzweig intitulée "Après le vote de l'ONU" m'a également un peu déçu : en quoi le fait que la riposte de Nétanyahou était prévisible la rendrait-elle juste ? Peut-être Rosenzweig a-t-il raison de dire que la zone qui relie Jérusalem et l'implantation de Maale Adoumim était naturellement destinée à être construite par les Israéliens, mais même dans ce cas cela aurait fort bien pu être décidé dans les négociations.
On souligne avec raison le double discours des dirigeants palestiniens, les compromissions voire la promotion du terrorisme (voir l'hommage il y a deux ans d'Abbas, lui-même auteur d'une thèse de type négationniste faisant référence à Faurisson, au grand mufti allié d'Hitler), et MEMRI et Palwatch témoignent quotidiennement de cette réalité. On se scandalise au passage, et à juste titre, que nos compatriotes ignorent tout de cette réalité, les médias français la gardant consciencieusement dans l'obscurité la plus complète. Mais cela ne date pas d'hier, et cela n'a pas empêché ces dernières années Netanyahou d'affirmer vouloir négocier... Du reste, l'ambassadeur d'Israël en France, convoqué au quai d'Orsay après l'annonce du projet de constructions dans la zone E1, a réaffirmé hier 3 décembre 2012 que son pays était prêt à la négociation sans condition...
Dans ce contexte, j'attendais avec une certaine impatience l'article de la Metula News Agency sur le sujet. On connaît la grande pertinence de nombreux articles publiés par les journalistes de Metula, et l'expression régulière sur le site de la Mena de points de vue aussi opposés que ceux de Guy Millière et de Sami El Soudi pouvait laisser un doute sur ce qu'allait dire Juffa. Il lui aura fallu près de cinq jours pour publier l'article attendu. L'attente en valait la peine, et c'est une condamnation sans appel de la politique du premier ministre israélien que signe Juffa ce mardi 4 décembre 2012.
A lire sur http://www.menapress.org/