vendredi 11 janvier 2008

L'insupportable légèreté de Lodéon

Monsieur Lodéon,

Votre émission musicale sur France Inter cette après-midi était consacrée à Karajan.

Très bien.

Vous commencez l'émission en présentant un peu Karajan, mais il faut attendre le milieu de l'émission, juste après La pie voleuse, pour vous entendre évoquer, de façon pour le moins allusive, l'attitude de Karajan pendant la guerre, je vous cite :

"il sera discuté pour son caractère, pour le fait qu'il ait regardé assez légèrement la traversée de la guerre, parce qu'il est resté en activité pendant la guerre et il a même occupé des fonctions".

Et c'est tout. Je ne sais pas ce que signifie "Karajan a regardé de façon assez légère la traversée de la guerre" (je me demande si vous n'avez pas plutôt voulu dire : "Je suis en train de vous parler de Karajan de façon assez légère"). Mais de quelles fonctions parlez-vous ? Nous ne le saurons pas.

Quant à la traversée de la guerre... je suppose que vous la faites commencer à 1935 ? C'est là, en effet, la date à laquelle Karajan adhère au parti nazi, information que vous ne donnez pas aux auditeurs, le mot "nazi" n'étant même pas prononcé.

Permettez-moi de vous dire que la façon pour le moins légère et lacunaire dont vous évoquez ce passé donne le sentiment que pour vous il ne s'agit que d'un détail. "Légèreté", c'est le mot que vous employez à propos de Karajan. Et comme pour grossir encore le trait, vous envoyez juste après La Cavalerie Légère.

Mais pour le coup, c'est vous, M. Lodéon, qui vous êtes montré insupportablement léger.



Anatole

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