samedi 1 décembre 2012

Israël doit maintenant négocier avec les Palestiniens.

Un tweet de Bernard Musicant résume bien le sentiment que les amis d'Israël peuvent éprouver au lendemain du vote de l'AG de l'ONU admettant "la Palestine" comme "Etat" observateur :


On se réveille avec la Palestine nouvel état sans frontières, ni foi, ni loi, ni président reconnu par tous, ni envie de Paix avec Israël ..

Un autre tweet du même auteur précise bien l'inquiétude que l'on peut ressentir devant l'événement :


Sur quelles bases la  ? Charte OLP ? Hamas ? Charia ? Elections libres et démocratiques? Droits de l'Homme ? Accords Oslo ? Etc


S'agissant des accords d'Olso, le gouvernement d'Israël, ses ambassadeurs, ses amis ont souligné que l'initiative unilatérale d'Abbas en constituait une violation, et que les garants de ces accords, dont l'Europe, donc la France, auraient dans ces conditions dû voter contre. L'argument n'est pas négligeable, mais je remarque d'une part que nombre de ceux qui le mettent en avant s'opposaient également aux accords d'Oslo, et d'autre part que le retrait de Gaza décidé par Sharon fût lui-même une initiative unilatérale israélienne.

D'autres rappellent avec raison ce qui est souvent occulté par nos médias, à savoir les appels à la haine anti-israélienne et anti-juives si fréquents dans les médias officiels de l'autorité palestinienne. Mais cette réalité n'a pas empêché hier les Israéliens d'appeler à des négociations directes en vue d'une solution au conflit passant par la création d'un Etat palestinien, on voit mal pourquoi elle constituerait un obstacle supplémentaire aujourd'hui (ce qui n'est pas une raison pour accepter que cette réalité continue d'être occultée). Dans le même ordre d'idées, s'il est normal que l'on mentionne davantage la thèse soutenue par Abbas à Moscou en 1982 dans laquelle, prenant appui sur Faurisson, le nombre de victimes de la Shoah est scandaleusement divisé par six et dans laquelle Abbas accuse les sionistes de complicité avec les nazis, cela ne peut constituer en soi un argument pour ne pas négocier (Abbas a pu changer, et de toute façon les Israéliens veulent négocier, non ?).

R. Prasquier souligne quant à lui que si demain le Hamas prend le contrôle de la Cisjordanie, on se retrouvera avec un groupe terroriste observateur à l'ONU. C'est vrai, mais c'est déjà le cas avec l'Iran et quelques autres.

D'une autre coté, je me souviens que le regretté Gérard Huber, qui nous a quitté il y a un an presque jour pour jour, avait dans l'un de ses derniers articles pris position pour la proposition soutenue à l'époque par Sarkozy d'un tel statut d'observateur à l'AG de l'ONU. Gérard Huber faisait valoir que la dissymétrie juridique entre Israël et l'Autorité Palestinienne pouvait constituer un obstacle en soi à l'obtention d'un accord négocié entre les parties.

De toute façon, et sans surprise, Abbas a maintenant obtenu le statut en question. On ne peut qu'en prendre acte, en souhaitant à partir de la nouvelle situation ainsi créée aller vers la paix. Quelles sont les intentions d'Abbas ? S'agit-il pour lui de poursuivre sur un plan juridique le combat palestinien contre Israël, ou bien, ce qui est une hypothèse parfaitement plausible, d'utiliser ce succès à l'ONU et la revalorisation de son image qui en découle auprès des Palestiniens aussi bien de la Cisjordanie que de Gaza pour conduire son jeune peuple vers une paix négociée avec Israël ?

Or, Abbas s'est dit prêt à négocier. Et même s'il n'est pas évident de comprendre s'il a mis ou non des conditions à ces négociations, tout le monde a entendu son appel. La réponse de Nétanyahou sous forme d'un nouveau projet de logements est totalement désastreuse, ne serait-ce qu'en termes d'image. Londres, qui n'a pas voté pour la motion d'Abbas, appelle aujourd'hui Jérusalem à renoncer à ces nouvelles constructions.

Nétanyahou doit maintenant répondre positivement à la demande de négociation des Palestiniens. Sans condition. S'il ne le faisait pas, il perdrait vraisemblablement une occasion historique de faire la paix.

Accessoirement, il perdrait le soutien de quelques amis sincères d'Israël...




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Israël a renoncé à la loi du talion. Pour autant, l'état Juif doit agir ou réagir pour préserver son pouvoir de dissuasion. Laisser la Palestine agir comme elle le fait, unilatéralement, sans réagir, aurait été un message de faiblesse que les ennemis d'Israël se seraient empressés d'exploiter. C'est pourquoi chaque acte d'hostilité doit être sanctionné. la sanction la plus inoffensive mais la plus douloureuse étant la confiscation de terres, je considère qu'il fallait le faire et poursuivre dans cette voie à chaque acte d'hostilité. Les Palstiniens, les arabes et les Musulmans en général sont toujours massivement hostiles à l'existence de l'état Juif. Il ne s'agit donc pas d'un combat de frontière ni de territoire mais d'existence.Dans cette perspecive et aussi longtemps que les ennemis d'Israël n'auront pas changé de pardigme, l'état Juif devra confisquer des territoires. Il en est ainsi depuis la re-création de l'état Juif et il devra en être ainsi encore longtemps. Si les Palestiniens perdent une bataille, ce n'est pas grave, si les Israëliens perdent une bataille, ils sont tous morts. Et comme disait Golda, je préfère les condamnations de l'ONU aux regrets du pape.